À Verton, près de Berck
Tropicalia espère toujours convaincre
Dans les tuyaux depuis 5 ans et faisant l’objet de contestations judiciaires par une association locale, le projet de la serre tropicale Tropicalia, à Verton, a été mis à jour. La direction de l’entreprise promotrice a voulu éclaircir son avancée et dresser une perspective.
Un pas de coté ? Si les premiers travaux ont commencé en juin 2021 avec quelques discrets forages autorisés par les services de l’état en mai de la même année, le gros du travail est devant les promoteurs du projet de la serre tropicale Tropicalia. Le permis de construire est toujours sujet à contentieux auprès du tribunal administratif de Lille dont Cédric Guérin, président de la société Opale Tropical Concept, attend une décision dans le courant du printemps. «Ce n’est pas qu’une serre tropicale. C’est tout un environnement» plaide celui qui est aussi docteur-vétérinaire, promoteur de ce projet à 90 millions d’euros. «Nous voulons agir dans la transparence. Ce qu’on essaie de montrer, c’est la réalité du projet. Il y a eu une incompréhension notamment sur l’énergie que nous n’avons pas assez mis en avant» argumente t-il encore.
Bilan énergétique positif ?
Chose faîte avec cette annonce de réalisation d’un bilan carbone et de la positivité énergétique du site : «aujourd’hui, nous avons les preuves matérielles que ces ambitions est atteinte avec l’aide de nos architectes et le bureau d’étude (CSTB de Nantes, spécialisé dans la thermodynamique) et que Tropicalia sera autonome» avance Nicolas Fourcroy, actionnaire de Tropicalia. Des preuves, que les promoteurs ne souhaitent toutefois pas partager, «pour des questions de propriété intellectuelle»...
Selon leurs dires, le système devrait assurer les 900 MWh nécessaires aux besoins de la serre de novembre à mars. Cédric Guérin va même plus loin en promettant un surplus énergétique (annoncé de 2 000 MWh pour les périodes «chaudes» d'avril à octobre) pour l’hôpital voisin de Berck-sur-Mer. Et les panneaux photovoltaïques des ombrières des parkings devraient quant à eux permettre la recharge des véhicules électriques.
Coté finances, plusieurs chiffres ont circulé (70 ou même 73 millions d’euros) avant que Cédric Guérin n’en donne le définitif : ce sera 90 millions dont une petite partie est arrivée via un financement participatif dans lequel 160 investisseurs sont devenus les nouveaux actionnaires pour un total d’1.552 millions d’euros. Une levée de fond a été confiée à une banque d’affaire internationale dont le nom est tenu secret mais dont les résultats sont amenés à «ruisseler sur le territoire» d’après Nicolas Fourcroy, actionnaire du projet.
Des travaux dès 2023
Autant d’arguments pour convaincre le public de l’intérêt d’une projet qui doit aussi créer 140 emplois en fonctionnement et 90 durant le temps des travaux. Un sondage a été réalisé par la direction de Tropicalia : «avec une population très élargie métropolitaine mais également au niveau des Hauts-de-France (…) où on constate que 90 % des personnes interrogées sont exaltées par l’arrivée de ce projet».
Nicolas Fourcroy indique aussi que «Tropicalia est un projet rentable». Mais aucun chiffre financier n’a été dévoilé. «Notre objectif, c’est 500 000 visiteurs par an. Avec 600 000 la première année avec l’effet nouveauté. Notre point-mort est à 470 000 visiteurs» ajoute Cédric Guérin, faisant une comparaison avec Nausicaa (entre 0,8 et 1 million de visiteurs par an) ou Bagatelles (avec 360 000 visiteurs en moyenne par an).
Mais le premier est financé sur fonds publics. Tropicalia a, de son coté, bénéficié d’une avance remboursable de 400 000 euros par la Communauté de communes des Deux Baies. L’acquisition des terrains a été réalisée en début d’année et les promoteurs espèrent voir débuter les travaux avant la fin de l’année et mettre en service l’équipement en 2025.