Événement

Troisième édition des Universités d'été de l'économie amiénoise

La troisième édition des Universités d’été de l’économie amiénoise, organisée par Amiens Métropole avait lieu mardi 27 juin au Quai de l’innovation à Amiens autour de la question comment concilier transition énergétique et réindustrialisation ? Au programme conférence, table ronde et ateliers sur les nombreux enjeux d'innovation et de compétences ainsi que sur les leviers de compétitivité attendus dans ces domaines.


Des ateliers et rencontres, lors des troisièmes Universités d'été, sur les leviers de compétitivité, les besoins de compétences, les innovations et solutions de financement.
Des ateliers et rencontres, lors des troisièmes Universités d'été, sur les leviers de compétitivité, les besoins de compétences, les innovations et solutions de financement.

Les Universités d'été de l'économie amiénoise sont devenues en trois années seulement un rendez-vous attendu par les créateurs, cadres et chefs d’entreprises du territoire, ainsi que par les structures publiques et associatives investies dans le développement économique et l'innovation. 

L’objectif de ces rencontres est de mettre en avant et d’échanger sur l’adaptation des entreprises aux grandes mutations actuelles, qu'elles soient technologiques, environnementales ou encore sociétales. Dans le cadre de la dynamique régionale rev3, l’édition 2023 était plus particulièrement consacrée aux enjeux en matière de transition énergétique et de réindustrialisation. 

Pour rappel, rev3 est une dynamique collective initiée depuis presque dix ans par la Région Hauts-de-France et la Chambre de commerce et d’industrie Hauts-de-France (CCIR), pour promouvoir une région plus durable et plus solidaire. Favoriser les filières d’avenir stratégiques, innovantes et créatrices de richesses et d’emplois est l’ambition numéro une de rev3. Son déploiement requiert un ensemble d’actions en direction des filières existantes ou émergentes. 

Certaines filières ont été estimées prioritaires comme le mix énergétique, la décarbonation, le bâtiment durable et son efficacité énergétique, la mobilité durable, l'économie circulaire et l’agriculture avec la bioéconomie et la filière forêt-bois. Pour Marc Foucault, le vice-président d’Amiens Métropole délégué au Développement économique, à l’emploi et à l’insertion, ces « Universités d’été visent à favoriser l’adaptation des entreprises aux mutations actuelles, qu’elles soient technologiques, environnementales ou sociétales. La décarbonation, la fin de l’ère pétrolière, le développement des batteries, les économies d’énergie et les nouveaux modes de consommation sont au centre de la Responsabilité sociétale des entreprises et des enjeux de développement durable. »

Ici Alain Gest, président d'Amiens Métropole, lors de la plénière de lancement de ces Universités d'été ouvertes aux créateurs d'entreprise, cadres et dirigeants du territoire, ainsi qu’aux structures publiques et associatives impliquées dans le développement économique et l'innovation.

Des acteurs sensibles à la transition énergétique et à la réindustrialisation

Une journée riche avec au programme des ateliers sur les formations et les innovations notamment et un village de solutions pour rencontrer et échanger avec des startups, des entreprises, les opérateurs de l’accompagnement et du financement des projets, ainsi qu’avec les partenaires locaux de la formation et de la recherche. Etaient présents aussi des acteurs et partenaires variés comme, la Mission rev3, la CCI Amiens-Picardie, le Medef Somme, la CPME Somme, la Région Hauts-de-France via Proch’Emploi, Amiens Cluster ou encore Hauts-de-France Innovation et l'Office de tourisme et de congrès d’Amiens Métropole. Durant la matinée, une conférence, celle de Daniel Cappe, vice-président de l'Association technique énergie environnement (Atee) portait sur la décarbonation de l’industrie. 

« Décarboner l’industrie est indispensable pour atteindre les objectifs climatiques de la France, près de 20% des émissions de gaz à effet de serre étant issus des activités industrielles. La décarbonation est également un levier de performance de l’industrie française à moyen terme, a-t-il souligné. Nous avons développé les solutions de financements et les outils disponibles pour une meilleure maîtrise de l’énergie en entreprise comme les aides industrie zéro fossile, le volet décarb flash, le Certificat d'économies d'énergie (CEE), ainsi que les évolutions probables des audits énergétiques réglementaires. »

La table ronde avec pour intervenants Marc Foucault, vice-président d'Amiens Métropole, Mathieu Morcrette, directeur du laboratoire de réactivité et chimie des solides de l'UPJV, Hervé Beuffe, Pdg de Tiamat, Guillaume Jinkoji, chargé de mission chez Nord France Invest et Valérie Plantard, chargée de mission de l'Association régionale de l’industrie automobile (Aria).

Du labo aux Gigafactory

Les Universités d'été ont été aussi l'occasion de faire le point sur les batteries du futur et les opportunités, notamment d'emplois, qu'elles suscitent. Une table ronde était organisée sur ce sujet en présence de Marc Foucault, vice-président Amiens Métropole, Mathieu Morcrette, directeur du laboratoire de réactivité et chimie des solides de l'Université de Picardie Jules-Verne, Hervé Beuffe, Pdg de Tiamat, Guillaume Jinkoji, chargé de mission chez Nord France Invest et Valérie Plantard, chargée de mission de l'Association régionale de l’industrie automobile (Aria). 

Selon cette dernière l'un des enjeux est véritablement celui des ressources humaines. « Nous avons besoin de compétences et pour cela il faut former, pour rapatrier toute une filière des batteries, comme cela est déjà bien engagé dans la vallée de la batterie dans le Nord de la France. Cela représente près de 20 000 personnes pour cet écosystème des gigafactory. Il s'agit encore de compétences nouvelles et de supports pédagogiques qui n'existent pas non plus. Tout est à créer. Il faut former, attirer et garder. Pour cela, à nous tous de faire rayonner et jouer collectif. » 

L’industrie automobile française est plus que jamais engagée dans la transformation requise par les Accords de Paris avec l’objectif 2050 de zéro émission et cela se passe aussi en Hauts-de-France avec une accélération depuis 2020. Luc Chatel, président de la PFA et Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, ont lancé, en avril dernier, le projet Electro’ Mob doté de 25 millions d’euros. Alors que quatre projets majeurs de Gigafactory sont en cours de déploiement dans les Hauts-de-France, l’objectif, dans le cadre de la stratégie Emploi et Compétences de la filière, est de dispenser 11 000 modules de formation aux nouvelles compétences de l’industrie automobile et former 8 000 personnes d’ici à 2030.