Environnement

Trois-Rivières : la papeterie-cartonnerie DS Smith prône l’économie d’énergie

Depuis un an, le site samarien s’est dotée d’une chaudière biogaz, qui lui permet de réduire sa consommation de gaz naturel, dont le prix a triplé ces dernières semaines. D’autres projets sont en cours pour économiser l’énergie.

La chaudière biogaz a été installée en mai 2021, pour un investissement de 260 000 euros, et une aide de France Relance de presque 40 000 euros. (c)Aletheia Press/ E. Castel
La chaudière biogaz a été installée en mai 2021, pour un investissement de 260 000 euros, et une aide de France Relance de presque 40 000 euros. (c)Aletheia Press/ E. Castel

« Cela fait un an que la nouvelle chaudière est installée, et le retour sur investissement est déjà réalisé ! », lance Vincent Desormeaux, le responsable de production Papeterie sur le site de papeterie-cartonnerie DS Smith Contoire-Hamel à Trois-Rivières, 240 salariés, qui s’étale sur 30 000 m2 de superficie et fabrique 136 millions de m2 d’emballage carton chaque année.

Le groupe d’origine britannique, spécialiste des solutions d’emballage, qui possède 30 sites en France, et emploie 4 000 salariés, s’est fixé comme objectif de réduire de 30% ses émissions de dioxyde de carbone d’ici 2030. Cette chaudière biogaz va dans ce sens.

Mille tonnes de dioxyde de carbone économisées par an

Pour un investissement de 260 000 euros, et une aide de France Relance de près de 40 000 euros, la chaudière récupère le méthane produit par la station d’épuration du site, et le transforme en biogaz. Auparavant, ce méthane était brûlé, rejeté en torchère, une énergie perdue. Aujourd’hui, le biogaz permet de produire 4% de la vapeur utilisée pour sécher le papier et fabriquer les plaques de carton.

« La chaudière produit une tonne de vapeur par heure, explique Charles Fath, ingénieur et responsable Qualité environnement, et elle permet d’économiser 1 000 tonnes de dioxyde de carbone par an. » 

Cette chaudière s’ajoute à trois autres existantes, qui elles, fonctionnent au gaz naturel. « Le biogaz est donc un bon complément, précise Vincent Desormeaux, d’où le retour sur investissement plus rapide que prévu, au vu du triplement du prix du gaz naturel, à cause de la guerre en Ukraine. »

Le site est très consommateur d’eau et de vapeur, la chaudière biogaz permet de produire 4% de la vapeur utilisée par l’usine. (c)Aletheia Press/ E. Castel

Diminuer l’empreinte carbone

L’économie circulaire est au cœur de l’activité du site. Les emballages sont fabriqués uniquement à partir de cartons et papiers recyclés, achetés localement, via les centres de tri, ou les collectivités locales. Très consommatrice en eau, le site s’approvisionne dans la rivière à côté, et « une molécule d’eau fait sept fois le tour avant d’être traitée par la station d’épuration et rejetée », indique Charles Fath. D’autres projets sont en réflexion sur le site pour réduire davantage les consommations d’énergie et diminuer l’empreinte carbone.

« Sur l’étape de sécherie, notamment, qui est une grosse étape énergivore, explique le responsable de production papeterie, on réfléchit à moderniser, refaire la soufflerie, les extractions, pour éviter les déperditions de chaleur, mais aussi pour augmenter la productivité ». 

Des dossiers France relance ont été déposés, également pour optimiser la combustion en changeant le brûleur d’une des chaudières, qui permet de s’adapter au besoin, de réduire les émissions de dioxyde de carbone, pour un investissement de 150 000 euros, et une subvention de 30 000 euros.

L’année prochaine, la machine à papier va également être modernisée. Elle date des années 1980, l’équipement est vieillissant. Le groupe va investir 3 millions d’euros pour remplacer l’entraînement électrique, le moteur, les variateurs, etc. « Ça permettra aussi d’augmenter la production de 75 000 à 100 000 tonnes de papiers par an, ajoute Vincent Desormeaux, et ces investissements prouvent que la volonté est de pérenniser le site, c’est sécurisant et motivant pour les salariés. »