Trois millionième Kangoo et baisse de cadence

La direction a adapté la cadence de fabrication à la conjoncture économique. Côté syndical, on s’inquiète des conséquences…

José Martin Vega, le directeur de l’usine Renault MCA de Maubeuge. Il est arrivé en septembre.
José Martin Vega, le directeur de l’usine Renault MCA de Maubeuge. Il est arrivé en septembre.
D.R.

José Martin Vega, 43 ans, le directeur de l’usine Renault MCA de Maubeuge. Il est arrivé l'été dernier.

 

Au début du printemps, la direction de l’usine Renault de Maubeuge a annoncé la fabrication du trois millionième véhicule Kangoo, la «spécialité» du premier employeur privé du val de Sambre. Destiné à une cliente d’une concession de Cambrai, le véhicule a été réalisé le 18 mars.

Dans un communiqué, MCA rappelle, à cette occasion, que trois types de modèles sont fabriqués à Maubeuge sur une même ligne : utilitaire (fourgonnette), familial (ludospace) et version ZE (à l’électricité et se rechargeant sur des bornes).

La direction écrit : «Depuis son lancement en 1997, le succès commercial de Kangoo ne se dément pas. En 2013, Kangoo était leader sur le marché français des véhicules utilitaires tous segments confondus, avec près de 35 000 véhicules vendus (dont plus de 4 000 Kangoo ZE). Sur le marché du véhicule particulier, Kangoo est également leader sur le segment des combispaces avec près de 11 000 véhicules vendus.»

Depuis 2012, de l’usine, sort également le Mercedes Citan.

Baisse commerciale. Côté syndical (la CFTC notamment), on faisait état, en mars, de mesures prises par la direction afin d’adapter la production à une baisse des ventes. Ces mesures comprenaient trois jours non travaillés fin mars. D’autres étaient prévues, mais elles ont été annulées selon la direction. Celle-ci a toutefois maintenu la réduction de la cadence au 1er avril, de 48 à 45 véhicules par heure.

Le syndicat évoquait, par ailleurs, des prises de congés collectives et une incitation aux départs volontaires… Il se disait inquiet par rapport au sort des «précaires», à l’évolution des conditions de travail et à l’érosion des postes en CDI.

Si l’effectif actuel de MCA dépassait les 2 000 personnes en février sur ce vaste site industriel de 82,6 hectares (dont 23 construits), le personnel se répartissait, de source syndicale, entre 1 660 CDI, 60 personnes provenant du site Renault de Douai, 234 intérimaires et 136 venant d’un groupement d’employeurs.

Nécessaire adaptation. Pour le directeur, José Martin Vega, en poste depuis juillet dernier et venu d’une usine Renault espagnole proche de Madrid, il s’agit d’apporter une réponse industrielle à la demande commerciale actuelle, en cherchant la «meilleure équation économique et sociale». D’où cette baisse de la cadence horaire qu’il juge indispensable pour garantir l’avenir. Il précisait que dans son usine espagnole, «très performante», il pouvait ainsi y avoir cinq à six «adaptations» du même genre dans une année. Le directeur a ajouté que le volume annuel de 2013 (137 165 véhicules dont 5 000 ZE et 17 000 Citan) avait été supérieur à 2012 (133 500) et que les précisions 2014 visaient les 135 000 véhicules, assorties d’un leadership européen à maintenir.