Environnement
Tri des emballages et papiers : les habitants des Hauts-de-France très bons élèves
Les habitants des Hauts-de-France sont d’après une le bilan annuel des performances de tri des emballages et des papiers de la région (publié par Citeo*, avec les collectivités) de bons élèves en la matière. Avec des performances supérieures à la celles de la moyenne nationale, et ce malgré une stagnation en 2020, en raison de la crise sanitaire.
En 2020, 77,2 kg/ habitant d’emballages ménagers – emballages légers, verre et papier – ont été triés en moyenne par les habitants des Hauts-de-France, contre 69,8 kg/ habitant en France. Si la performance régionale est supérieure à la moyenne nationale, elle marque « un très léger recul » de 1,6 kilo comparé à 2019.
Plus de 364 414 tonnes d'emballages ménagers recyclées
Fin 2020, 32% des habitants de la région étaient concernés par la simplification du geste de tri, permettant de trier l’ensemble des emballages et papiers. Concrètement, le geste de tri des 6 millions de personnes des Hauts-de-France a permis de recycler plus de 364 414 tonnes d’emballages ménagers et 122 tonnes de papiers. Des chiffres en légère baisse (-1,08% pour les emballages légers, -8,9% pour les papiers) excepté pour le verre (+0,99%).
Premier de la classe : le Pas-de-Calais, où chaque habitant a trié en moyenne 87,5 kilos d’emballages ménagers et des papiers, soit 1,1% de plus qu’en 2019 et 11,8% de plus que la moyenne régionale. Vient ensuite la Somme, département dans lequel chaque habitant a trié en moyenne 79,9 kilos, plus qu’en 2019 (+2,2% sur les emballages légers et +1% sur le verre) et le seul à avoir performé sur les papiers avec une augmentation de 2% l’an passé.
Dans l’Oise, ce sont 73,7 kilos d’emballages ménagers et papiers qui ont été triés par chaque Isarien (+7,1% comparé à 2019, la plus forte augmentation de la région). Les deux autres départements des Hauts-de-France accusent eux une baisse : -3,7% pour l’Aisne (76,5 kilos triés par habitant) et -8% pour le Nord (71 kilos triés par habitant).
Pour Citeo, ces résultats sont liés au contexte sanitaire, avec en 2020 une hausse « exceptionnelle » de 3% du volume d’emballages ménagers mis sur le marché, en raison du recours massif au télétravail et au e-commerce. La peur suscitée par le virus a également pu « entraîner un réflexe de moindre manipulation des emballages dans certains foyers, expliquant une légère baisse », avance Citeo.
Un geste de tri simplifié
Ces performances sont en parties dues au déploiement de la simplification du geste de tri : en une décennie, le bac de tri s’est élargi à l’ensemble des emballages plastiques, permettant cette simplification, effective pour 50% des Français depuis fin 2020.
32% des habitants des Hauts-de-France sont concernés, avec des disparités départementales : l’année dernière, deux collectivités sont passées « en extension des consignes de tri » : la communauté de communes du Ternois et la communauté d’agglomération de Lens Liévin. Celles qui n’ont pas encore mis en place cette simplification comptent le faire cette année, plusieurs centres de tri sont par ailleurs en cours de modernisation.
Cette mesure de simplification du geste de tri permet de mener des travaux d’éco-conception, « pour développer des filières de recyclage à grande échelle pour les matériaux pas ou peu recyclés ». En 2020, la part des emballages plastiques recyclables est ainsi passée de 50 à 65%. Parallèlement, 15% bénéficient de filières en construction avec de nouveaux débouchés en cours de développement, les 20% restants devant faire l’objet de nouveaux travaux d’aco-conception, pour leur transformation ou suppression.
Les Hauts-de-France, terre d’innovation pour le tri et le recyclage
Citeo qualifie les Hauts-de-France de « laboratoire d’innovation », avec des politiques incitatives et des collectivités développant des initiatives vertueuses en matière de tri et de recyclage. Une dynamique illustrée par la densification des bornes de collecte, comme sur le territoire de la communauté de communes du Vimeu. Pour accompagner les collectivités à faibles performances, la Région, avec l’appui de Citeo, travaille à développer un dispositif de collecte plus efficace, via notamment des appels à projets.
Autre type d’initiative innovante : la Tarification incitative (TI), en cours de développement dans la région**, avec un objectif de plus de 400 000 habitants dans les territoires engagés dans cette voie. La TI permet aux collectivités de réduire de 5 à 10% les coûts de gestion des déchets, et de remobiliser en faveur du geste de tri. « La Tarification incitative est aujourd’hui effective pour 4% de la population régionale », indique Citeo.
La maîtrise des coûts passe également par la collecte de proximité, en point d’apport volontaire, en cours de déploiement ou renforcée sur certains territoires de la région, comme dans la communauté d’agglomération de Château-Thierry, la communauté de communes des Portes de la Thiérache et celle de Retz-en-Valois. Ses atouts sont d’ordre économique (2 à 3 euros par habitant), social et environnemental, avec un impacte carbone plus faible et une meilleure qualité pour le verre.
*Entreprise à mission créée par les entreprises du secteur de la grande consommation et de la distribution pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers via des solutions de réduction, réemploi, tri et recyclage.
**Elle est d’ores et déjà mise en œuvre dans la communauté de communes de l’Aire cantilienne, des Pays de l’Oise et d’Halatte, du Vermandois, du canton de Charly-sur-Marne, du Pays de la Serre, du Val de Somme, du Pays Solesmois et celle de Flandre Lys.