Transition énergétique et culture au programme

La région Hauts-de-France a reçu plusieurs délégations de visiteurs issus de divers pays d’Europe dans le cadre d’un programme «Après charbon» et d’un second programme baptisé «Culture for Cities and Regions». L’occasion de découvrir comment dans le bassin minier on a fait de la mine et de la culture une force.

Sur le site de Gazonor, les visiteurs européens ont pu découvrir comment il est possible d’exploiter le gaz de mine.
Sur le site de Gazonor, les visiteurs européens ont pu découvrir comment il est possible d’exploiter le gaz de mine.

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Frédéric Nihous, conseiller régional, délégué à la politique de l’énergie et à la transition énergétique a expliqué comment la région est passé à l’après charbon.

Depuis une quarantaine d’années, les Hauts-de-France ont tourné la page du charbon, en valorisant par des choix audacieux les friches industrielles laissées par plusieurs décennies d’exploitation minière. La région est même devenue région pilote dans de nombreux domaines avec en premier lieu, celui de la transition énergétique. 

Avec la troisième révolution industrielle, la région a fait le choix de la résilience et prouve qu’il est possible de passer d’une économie noire à une économie verte, tout en créant de l’emploi et une dynamique du renouveau. 

Le 17 octobre, Frédéric Nihous, conseiller régional, délégué à la politique de l’énergie et à la transition énergétique a emmené des représentants de pays européens sur le terrain. Cette opération de sensibilisation et de découverte se déroulait en marge du 6e groupe de travail de la plateforme européenne des régions après charbon, qui s’est réuni les 15 et 16 octobre à Bruxelles. «Cette visite est l’occasion pour notre région de partager son expertise et les actions qui ont été entreprises sur le terrain pour réussir une résilience de notre territoire.» 

Animé par la commission européenne afin de mettre en relation les régions qui souhaitent sortir du charbon et celles qui sont en transition, la plateforme européenne des régions après charbon a organisé ce voyage et démontré ce qu’il est possible de faire. «Nous avons fait le choix de la preuve par l’exemple, avec au programme de ce voyage au coeur du bassin minier, trois étapes clés à Bruay-la-Buissière, Haillicourt et Avion», poursuit Frédéric Nihous.

La cité des électriciens de Bruay-la-Buissière, une ancienne cité minière entièrement rénovée avec le soutien de l’Europe, présente une mixité d’usages unique. Une visite qui a permis de présenter les spécificités de la rénovation de l’habitat minier. 

À Haillicourt, la délégation a découvert qu’il est possible de planter des vignes et de produire du vin sur un ancien terril. Un déjeuner de travail a d’ailleurs été proposé aux participants au pied du terril avec bien évidemment la découverte du chardonnay blanc du terril.

La journée s’est terminée par une étape à Avion sur le site de Gazonor. La délégation a visité les installations de Gazonor qui récupère le gaz de mine naturellement présent dans les galeries minières pour le réinjecter dans les réseaux de gaz. Un gisement estimé à plus de 100 années. «Le gaz de mine permet également de produire de l’électricité grâce à des générateurs. Prochainement, la chaleur dégagée par les installations sera réinjectée dans un système de chauffage urbain du Mont Liébaut de Béthune», précisent les représentants de Gazonor. Ils travaillent d’ailleurs actuellement avec le maire d’Avion pour développer une infrastructure similaire dans certains quartiers de la ville.  

La dynamique culturelle

Quelques jours après cette visite dédiée à l’après-charbon, une autre délégation d’une trentaine de visiteurs s’est quant à elle rendue sur le territoire d’Euralens pour confronter les points de vue d’acteurs des territoires européens ayant misé sur la culture comme moteur de dynamisme. Objectif de ce voyage : étudier l’expérience réussie en Hauts-de-France et plus particulièrement le cas du territoire d’Euralens. 

Seulement deux territoires français (Nantes et les Hauts-de-France) ont été retenus parmi les 15 villes choisies dans le cadre de ce projet européen pour présenter leur stratégie de redynamisation à partir de la culture. 

Dans le bassin minier, Britanniques, Italiens, Grecs, Lituaniens et Finlandais sont venus observer comment les marques internationales Unesco et Louvre ont permis de développer le territoire et lui faire prendre un nouveau virage basé sur la culture. Pendant ce voyage de deux jours, plusieurs visites ont été proposées : le Louvre-Lens, le site du 9-9 bis de Oignies, le Métaphone, la Maison syndicale des mineurs, les grands projets de la centralisé lensoise. 

Parmi les thèmes abordés :  l’urbanisme, le développement économique, les nouvelles technologies, l’écoresponsabilité, la participation citoyenne, la centralité ou encore la gouvernance, avec une attention particulière au phénomène de changement d’image par la culture. 

Grâce à Euralens et à son label accordé aux porteurs de projets d’innovation et de qualité, le territoire profite d’une dynamique constructive qui participe à la redynamisation d’un large territoire à partir du Louvre-Lens et d’un entrepreneuriat créatif autour de la culture, du patrimoine et du numérique. Enfin d’un projet métropolitain pour sa population. 

Alors pour les sceptiques qui pensent encore que le territoire du bassin minier et que la région peine à changer d’image, ouvrez les yeux et observez…