50 ans du Lycée des métiers des travaux publics à Bruay-la-Buissière
Transition écologique et féminisation des métiers au coeur des débats
A l’occasion du 50e anniversaire du Lycée des métiers des travaux publics Jean Bertin, à Bruay-la-Buissière, acteurs économiques et institutionnels se sont réunis pour échanger sur les questions de la transition écologique et de la féminisation des métiers de la filière. Il s'agissait aussi de présenter le partenariat entre la Fédération régionale des travaux publics Hauts-de-France et la Société du canal Seine-Nord Europe.
En présence de nombreux apprenants du lycée professionnel, Frédéric Pissonnier, président de la Fédération régionale des travaux publics Hauts-de-France, Jérôme Dezobry, président du directoire de la Société du canal Seine-Nord Europe, Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics, Xavier Bertrand, président du conseil de surveillance de la Société du canal Seine-Nord Europe et président de la Région Hauts-de-France, et Valérie Cabuil, rectrice de région académique, rectrice de l’académie de Lille et chancelière des Universités, ont répondu à l’invitation d’Olivier Thiriet, proviseur du Lycée Jean Bertin.
«Un formidable outil d’insertion par la formation»
En référence au nouveau bâtiment du lycée de Bruay-la-Buissière, Olivier Thiriet a rappelé, en préambule de la table ronde, que la vocation de l’établissement est d’«être demain encore plus performant pour répondre aux demandes des entreprises, notamment dans le cadre du futur canal Seine-Nord Europe». Frédéric Pissonnier a, quant à lui, précisé que «toute la profession est mobilisée pour ce projet», insistant sur l’importance du Lycée des métiers des travaux publics pour la formation de ceux qui seront les bâtisseurs de ce projet d’envergure, «un formidable outil d’insertion par la formation».
Président du directoire de la Société du canal Seine-NordEurope, Jérôme Dezobry a mis l’accent sur le partenariat entre la Fédération régionale des travaux publics Hauts-de-France et la Société du canal Seine-Nord Europe. Il a aussi insisté sur les partenariats avec l’Europe, l’Education nationale ou encore la FNTP. «C’est un projet unique en termes d’écologie et de création d’emploi, le partenariat étant l’un des maîtres mots de celui-ci.» Et de poursuivre : «Depuis plus d’un an, nous travaillons avec les entreprises des travaux publics. La sécurité est au coeur de ces échanges, comme l’attractivité des métiers de la filière et l’innovation. Je pense par exemple aux chantiers connectés.»
«6 000 emplois au pic de sa construction, dont 3 000 nouveaux emplois»
Ce fut ensuite au tour de Bruno Cavagné de prendre la parole. Après avoir rappelé le défi pour la filière de s’inscrire dans la neutralité carbone d’ici 2030 («les travaux publics, c’est 3% des émissions de carbone, mais 50% si on inclut les infrastructures»), dans la lignée des engagements de l’Etat, et souligné que «des solutions d’investissement existent pour y arriver», le président de la FNTP a mis l'accent sur la féminisation des métiers. «Les femmes représentent 20% des cadres et seulement 0,8% des salariés sur les chantiers. Pour comprendre ces chiffres, nous avons lancé une commission avec l’objectif de mettre en oeuvre des actions précises. Créer davantage de crèches, réfléchir sur le congé parental… nous souhaitons véritablement accompagner les étudiants et les salariés sur la compréhension des blocages. Et je suis preneur de toutes les bonnes idées pour féminiser notre profession.»
Depuis 2011, l’établissement a bénéficié de 27 millions d’investissements. Dont, récemment, 9 M€, «indispensables pour avoir un outil pédagogique à niveau» a commenté Xavier Bertrand, avant de se féliciter qu’«ici le monde économique et le monde de l’éducation se parlent… et on devrait le faire partout». En référence au canal Seine-Nord Europe, il a souligné : «Nous n’avons pas connu d’investissement aussi important depuis 50 ans ! Ce sont des emplois nombreux et non délocalisables, 6 000 emplois au pic de sa construction, dont 3 000 nouveaux emplois.». Et Valérie Cabuil de conclure les échanges par l'«attachement à la relation entre l’école et l’entreprise. Le fait que l’on soit ici, tous ensemble, en est l’illustration».
Autant de perspectives ambitieuses pour l’avenir de la filière. Quant au Lycée des métiers des travaux publics, le prochain chapitre de son histoire pourrait s’ouvrir avec «la création d’une ligne ferroviaire dans l’enceinte du lycée pour travailler sur les aiguillages et les caténaires», selon son proviseur.