TradeIn : une plateforme collaborative pour enrayer le fléau des impayés
La jeune pousse d'EuraTechnologies a mis au point une plateforme de gestion du risque d'impayés en temps réel à destination des TPE-PME ainsi que des solutions de financement de trésorerie. Les impayés entraînent un quart des faillites aujourd'hui en France. Un marché au potentiel conséquent, donc, pour TradeIn qui s'apprête à boucler un deuxième tour de table en l'espace de deux ans pour accélérer son développement.
Le retard ou le non-paiement des factures de la part des clients constitue une véritable plaie pour les entreprises et plus que jamais en cette période post-crise. En effet, en France, 25% des faillites d'entreprise sont dûs aux impayés. Une problématique relative aux TPE-PME – représentant 98% des faillites - qui sont davantage exposées et pour qui les retards de paiement viennent heurter la trésorerie et même la pérennité de l'entreprise.
Pourtant, en analysant de plus près le marché,
Jean-Cédric Bekale s'est rendu compte que «moins de 3% seulement des
TPE/PME dans le monde sont couvertes par l'assurance-crédit. Telle
qu'elle existe aujourd'hui, celle-ci ne sert que les grandes
entreprises.» Fort de ce constat, le dirigeant décide de
repenser l'offre et fonde la start-up TradeIn en juillet 2018.
Une solution collaborative en temps
réel
A la manière de l'application collaborative Waze au succès mondial, TradeIn développe une plateforme qui vient collecter en temps réel des informations permettant de prédire les comportements de paiement des clients. «Nous avons créé un agrégateur de données qui permet aux entreprises de connecter leur système comptable et de partager les comportements de paiement de leurs clients», détaille Jean-Cédric Bekale, CEO. Les utilisateurs de TradeIn peuvent ainsi savoir qui est «bon» ou «mauvais» payeur.
Grâce à un algorithme de prédiction – breveté et
fiable à 80% –, TradeIn identifie le prospect et analyse alors sa
cartographie de risque : la manière dont il paie, les délais
de paiement, la santé financière, les ratios de rentabilité ainsi
que l'accès aux bilans. «Des informations précieuses qui
vont aider les entreprises en phase de prospection à décider avec
qui elles souhaitent travailler et à quelles conditions», résume le dirigeant de TradeIn.
«Couvrir toute la chaîne de
valeur»
Sur la plateforme développée par TradeIn, au-delà de TradeInsights qui évalue la solvabilité des clients, la start-up a lancé TradeInCash. Cet outil gère les flux de trésorerie en actualisant en temps réel les encaissements des clients et anticipe ainsi les besoins de financement. Mais TradeIn ne compte pas s'arrêter là et lance désormais TradeInFinance pour proposer aux utilisateurs des solutions de financement de trésorerie (affacturage, escompte, etc.). «Notre solution couvre l'ensemble de la chaîne de valeur, de la gestion de risque des impayés aux solutions de financement», avance le dirigeant.
A la conquête de l'Europe
Après 18 mois de R&D, TradeIn a lancé la commercialisation de sa plateforme en juillet 2020. Celle-ci compte désormais 6 000 utilisateurs et 300 entreprises clientes. Depuis septembre, la start-up lilloise a franchi un nouveau cap en nouant des partenariats avec le top 5 des banques françaises et une soixantaine de courtiers indépendants. «L'avantage de notre solution pour les banques, c'est qu'elles vont pouvoir anticiper les besoins de financement des clients. Nous avons une belle croissance devant nous. L'idée maintenant est d'accélérer pour scaler l'entreprise.»
Après une première levée de fonds
réalisée en avril 2021 à hauteur de 2 M€ auprès de business
angels essentiellement, TradeIn est passé de 2 à 15 collaborateurs.
La jeune entreprise s'apprête à boucler un deuxième tour de table
au second semestre 2022 afin, notamment, d'accélérer son
développement en Europe. «Nous allons déployer la
solution dans cinq à six pays européens cette année, tout en préparant
notre entrée sur le marché américain en 2023. La solution n'existe
pas aux Etats-Unis. Notre participation au CES de Las Vegas nous a
confirmé le potentiel de ce marché et l'intérêt des entreprises
américaines pour notre solution», conclut Jean-Cédric
Bekale.