Conjoncture

TPE : le moral des dirigeants pour leur propre activité résiste à l’incertitude politique

Dans un contexte politique incertain, les dirigeants de TPE se montrent inquiets quant à l’évolution du climat des affaires en France, mais restent confiants pour leur propre entreprise, d'après le dernier baromètre Fiducial. Davantage se trouvent confrontés à des difficultés financières.

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Inquiets pour l’économie du pays, mais confiants dans leur propre trajectoire. Face aux troubles engendrés par la dissolution de l’Assemblée Nationale, le 9 juin, les dirigeants de TPE expriment une certaine inquiétude. Pour autant, cette préoccupation ne semble pas freiner leur confiance en la performance de leur propre affaire. C’est ce qui ressort globalement du 76e baromètre des TPE, réalisé par l’IFOP pour Fiducial et paru le 3 juillet dernier*.

Approbation des mesures gouvernementales

Au second trimestre 2024, les patrons de TPE, confrontés à des difficultés économiques et à la crainte de défaillances, maintiennent un niveau de confiance stable envers les mesures économiques gouvernementales. La dissolution de l’Assemblée Nationale n’a pas bouleversé leur perception envers l’exécutif. Après le 9 juin, le taux de confiance se stabilise à un niveau bas, à 32% (+1point), après une baisse de huit points enregistrée au premier trimestre de l’année. La réforme de l’assurance-chômage, par exemple, suspendue par le Premier ministre, Gabriel Attal, dans le contexte des élections législatives anticipées, trouve un écho favorable auprès des dirigeants de TPE, notamment les dispositions relatives à l’allongement de la durée de travail requise pour bénéficier des indemnités, approuvée par 77% d’entre eux, et la réduction de la durée d’indemnisation de 18 à 12 mois, soutenue par 69%.

Climat des affaires en berne

Mais l’appréciation des dirigeants de TPE quant à l’évolution du climat général des affaires en France se dégrade, avec un niveau d’ «optimisme» en baisse de huit points, à 24%, après la dissolution. A rebours, le niveau de confiance en leur propre activité reste étonnamment fort, et progresse de nouveau (de 9 points), à 58%. Les professionnels du BTP et des services aux particuliers affichent le plus grand «optimisme», avec des taux de confiance respectifs de 66% et 68%. En revanche, les commerçants expriment une inquiétude croissante, avec un tiers seulement de sondés confiants, soit un repli de 19 points par rapport au premier trimestre.

De nombreuses TPE se trouvent effectivement confrontées à des difficultés, voire même craignent pour la pérennité de leur entreprise. Le baromètre montre une nouvelle dégradation de la situation financière des TPE, ce second trimestre : 37% d’entre elles font face à des difficultés financières (+4 points vs ce 1er trimestre et +10 points vs le troisième trimestre de 2023). Parmi celles en grande difficulté (19%), les conséquences s’avèrent plus alarmantes : une TPE sur deux risquerait le dépôt de bilan, c’est 15 points de plus par rapport au trimestre précédent, le niveau le plus élevé depuis 2023.

L’emploi en hôtellerie dopé par les JO et l’été

Autre constat, alors que le marché du travail français affiche un début d’année 2024 contrasté, les embauches se stabilisent à un niveau bas (10%) et des disparités s’observent en fonction de la taille des entreprises. Les TPE de moins de 10 salariés se démarquent par leur faible dynamisme en matière d’embauche, seulement 8% parmi elles ont recruté ou envisagent de le faire, tandis que celles de 10 salariés et plus sont nettement plus nombreuses (41%). Le secteur de l’hôtellerie tire son épingle du jeu avec un taux de 21% chez les petits patrons, une tendance attribuable à l’arrivée imminente des Jeux olympiques et à la saison estivale.

*Enquete Ifop réalisée auprès de 1 005 dirigeants de TPE avant et après la dissolution de l’Assemblée nationale (entre le 27 mai et le 17 juin).

AÏcha BAGHDAD et B.L