Tour Eiffel: recapitalisation et hausse des tarifs, face au déficit

Le Conseil de Paris a validé vendredi une nouvelle augmentation du capital de la société d'exploitation de la tour Eiffel (Sete) et une hausse de 20% du ticket moyen adulte, deux mesures destinées à compenser le déficit des années Covid et le dérapage des coûts de rénovation.

Une précédente recapitalisation de 60 millions d'euros avait été votée en juillet 2021, à la sortie de la crise sanitaire, pendant laquelle la Dame de Fer était restée fermée de longs mois.

La pandémie et les surcoûts des travaux de rénovation, principalement liés à l'actuelle campagne de peinture, compliquée par la découverte de traces de plomb, ont "entraîné une situation déficitaire pour la Sete sur les années 2020 à 2023", rappelait la maire PS de Paris Anne Hidalgo dans le projet de délibération.

L'Hôtel de Ville chiffre la perte d'exploitation liée à la pandémie de Covid à 113 millions pour les années 2020 à 2022 et les surcoûts des travaux à 136 millions d'euros.

"Dans ce contexte, la société devrait afficher un résultat net déficitaire en 2024 et des capitaux propres quasiment nuls", indique la maire de Paris pour qui la recapitalisation servira notamment à "sécuriser l'assise financière de la Sete".

La ministre de la Culture Rachida Dati, qui siège dans l'opposition, a reproché à Mme Hidalgo d'"augmenter la dette de la Ville" mais aussi de "ruiner financièrement" la tour Eiffel avec une redevance de "près de 50 millions d'euros par an".

La redevance annuelle initialement prévue dans le contrat de délégation de service public (DSP) signé en 2017 était de 55 millions d'euros.

L'avenant au contrat entériné propose donc "une baisse de la redevance touchée par la Ville", a souligné l'adjoint (PS) aux finances Paul Simondon, avec "un effort de 50 millions en abandon de recettes" jusqu'à la fin du contrat, repoussé à fin 2031.

Avec cet avenant, le Conseil de Paris a aussi validé l'augmentation des tarifs à partir du 17 juin, à hauteur de 20% pour les entrées adultes.

L'accès au sommet coûtera 35,30 euros à un adulte, au lieu de 29,40 actuellement.

Ces hausses tarifaires doivent permettre aux recettes de bondir de 145 millions d'euros sur les années restantes de l'actuelle DSP.

En contrepartie, l'avenant prévoit également une hausse de 156 millions d'euros du budget des travaux, porté à 380 millions.

Cet avenant était l'objet de la grève menée en février dernier par les employés mécontents de la gestion du site, qui avait entraîné sa fermeture pendant six jours.

Après une chute du nombre de visiteurs à 1,5 million en 2020, le symbole de Paris et de la France a retrouvé en 2023 une fréquentation comparable à 2019, proche des 6 millions de visiteurs.