Une savonnerie artisanale à Gorges
Tjosavon, des cosmétiques artisanaux au lait de jument dans la Somme
Virginie Dercourt, éleveuse de chevaux, a lancé en 2017 sa savonnerie artisanale à Gorges (Somme). Elle produit 2 000 savons au lait de jument par an qui lui permettent de financer son élevage.
« Tout a commencé avec la naissance de mon fils en 2013. Je cherchais à valoriser le lait de mes juments qui n’avait pas été consommé par les poulains, j’ai donc eu l’idée de l’utiliser pour fabriquer des savons », raconte Virginie Dercourt. L’éleveuse installée à Gorges commence alors à se documenter. En autodidacte, elle essaye, se trompe, recommence avant de trouver "la" bonne formule. En 2017, elle lance officiellement la savonnerie Tjosavon avec un premier savon naturel et sans parfum qui convient à toutes les peaux, même les plus fragiles.
Tjosavon, un produit naturel
« Je fabrique environ 2 000 savons par an, ce sont des produits artisanaux saponifiés à froid, ce qui permet de conserver la glycérine naturellement créée, avec des matières premières naturelles de qualité comme le beurre de karité par exemple. Quant au lait de jument, il est récolté lors de traites en totale liberté et sans séparer les mères des poulains », souligne Virginie Dercourt pour qui le bien-être animal est une priorité. Elle arpente les marchés de producteurs du département où ses savons rencontrent un grand succès.
C’est d’ailleurs en fonction des demandes de ses clients qu’elle a fait petit à petit évoluer sa gamme. « Très vite on m’a demandé des savons parfumés », ajoute-t-elle. Miel, café, griotte… la productrice sélectionne avec soin ses parfums et élabore des recettes inédites. Après les savons elle a décidé d’expérimenter les baumes à lèvres, son best-seller, un shampoing solide, des baumes pour le corps ou encore des crèmes. Elle travaille actuellement sur un déodorant.
"C’est un produit de qualité réalisé de façon artisanale"
« Aujourd’hui la savonnerie me permet de financer l’élevage, cette activité n’a pas vocation à devenir une grosse entreprise, je souhaite rester sur de l’artisanat à petite échelle, toujours pour une question d’éthique : le lait de jument ne représente qu’un tout petit volume si l’on reste dans le respect de l’animal », note Virginie Dercourt. En plus des marchés, de la Ruche qui dit oui et de son site Internet, elle s’est constituée un réseau de revendeurs qui partagent les mêmes valeurs qu’elle. Bénéficiant d’un solide bouche à oreilles, elle peut compter sur une clientèle fidèle en quête de naturels ou qui rencontre des problèmes de peau.
« J’ai conscience que les prix de mes savons peuvent paraître élevés, mais c’est un produit de qualité réalisé de façon artisanale », insiste-t-elle. Actuellement la fabrication se fait au sous-sol dans un laboratoire exigu qui respecte cependant toutes les normes de la cosmétique. Une fois la préparation achevée, elle est répartie dans des moules de silicone. « Il faut attendre en moyenne 48 h pour les démouler », détaille-t-elle. Les savons sont ensuite laissés au repos pendant plusieurs semaines. « On appelle cette étape le curage, on pourrait la comparer à un affinage » conclut-elle.