Stratégie

Tiamat signe un partenariat avec Startec

Après un premier partenariat signé avec Plastic Omnium, la pépite française hébergée au Hub de l’énergie à Amiens vient de se rapprocher du groupe Startec. Une alliance privilégiée qui va permettre à Tiamat de déployer plus largement sa batterie sodium-ion.

Tiamat est hébergée au sein du Hub de l’énergie à Amiens. ©Aletheia Press/ D. La Phung
Tiamat est hébergée au sein du Hub de l’énergie à Amiens. ©Aletheia Press/ D. La Phung

Créé en 2017, Tiamat a développé une batterie sodium-ion, capable d’absorber et de restituer une forte quantité de courant sur une très courte période. « Ce produit a des applications marchés très spécifiques : c’est une batterie qui est faite pour tout ce qui est hybridation », détaille Hervé Beuffe, président de Tiamat. Un produit particulièrement pertinent pour le secteur des transports mais aussi les bornes de recharge. « Pour le véhicule hybride par exemple, la batterie va aider le moteur thermique dans les phases d’accélération, ce qui va permettre de réduire la consommation de carburant. Elle va ensuite se recharger au moment du freinage », poursuit-il. 

Une véritable innovation qui a permis à l’entreprise, "spin-off" du CNRS de réaliser une levée de fonds de 3,5 millions d’euros - et de contracter 1,5 million de dettes auprès de Bpifrance et d’acteurs bancaires - en mars dernier, mais aussi de signer un partenariat avec Plastic Omnium. L’équipementier automobile va ainsi développer des packs dit "48 volts" pour des véhicules à petites hybridations.

Une opportunité de croissance

Si Tiamat a trouvé en Plastic Omnium un associé de choix dans le secteur automobile, ce besoin s’applique évidemment aux autres secteurs où la technologie Tiamat peut s’appliquer, comme le ferroviaire. « Nous, nous produisons des cellules, mais le client final a besoin d’un pack-batterie, c’est-à-dire de batteries reliées entre elles pour atteindre le voltage souhaité. Ce savoir-faire et celui de gérer la thermique ou encore l’électronique adéquat est un métier à part entière », souligne Hervé Beuffe. 

D’où la signature en décembre dernier d’un partenariat avec le groupe Startec, packmacker avec qui l’entreprise amiénoise a déjà collaboré il y a deux ans. « Nous avons fait nos premières preuves de concept avec eux, aujourd’hui, nous sommes chacun de notre côté en capacité d’aller plus loin », ajoute-t-il. Le groupe a déjà commencé à proposer systématiquement la technologie Tiamat à ses clients lorsque cela est pertinent.

Un site de production en 2025

Au-delà de ces collaborations, Tiamat a elle-même développé une petite capacité de production en interne. Couplée au recours à la sous-traitance, celle-ci permet de répondre aux besoins actuels de ses clients. « Nous allons monter en puissance avec la sous-traitance, c’est un passage obligé jusqu’à la sécurisation de notre carnet de commandes. Ensuite, lorsque nous aurons suffisamment de fonds, nous nous intéresserons à la création d’une unité de production », confie Hervé Beuffe. 

Une nouvelle étape qui doit être atteinte en 2025. En attendant, Tiamat, qui compte une quinzaine de salariés s’apprête à faire croitre ses équipes. Six postes ont d’ailleurs été ouverts début janvier. « Cela peut paraître peu, mais il faut avoir conscience que nous avons accès à chaque groupe de recherches des cinq scientifiques de référence à l’origine du projet et qui sont actionnaires de Tiamat », rappelle-t-il.