Thomas, enterré dans la Drôme, après des funérailles émouvantes

Après des funérailles émouvantes et avant des hommages ce week-end sur les terrains de rugby, le jeune Thomas, poignardé à la sortie d'un bal de village, a été enterré vendredi dans la Drôme, où...

Le cercueil de Thomas, un adolescent de 16 ans tué en marge d'un bal de village dans la Drôme, est porté à l'entrée de la collégiale de Saint-Donat-sur-l'Herbasse, le 24 novembre 2023 © OLIVIER CHASSIGNOLE
Le cercueil de Thomas, un adolescent de 16 ans tué en marge d'un bal de village dans la Drôme, est porté à l'entrée de la collégiale de Saint-Donat-sur-l'Herbasse, le 24 novembre 2023 © OLIVIER CHASSIGNOLE

Après des funérailles émouvantes et avant des hommages ce week-end sur les terrains de rugby, le jeune Thomas, poignardé à la sortie d'un bal de village, a été enterré vendredi dans la Drôme, où neuf personnes restaient en garde à vue.

Ces jeunes, dont trois mineurs âgés de 16 à 18 ans, seront remis en liberté ou présentés à un juge en vue de leur mise en examen au plus tard samedi après-midi, 96 heures après leur interpellation.

Dénonçant "une bande de jeunes", pour certains dotés d'un casier, "qui se croient en toute impunité fondés à aller mener leur guerre dans un village", le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a souhaité des "condamnations très lourdes".

"Il faut juste les punir et il faut que le message soit envoyé très fortement à tout le monde", a-t-il ajouté vendredi, lors d'un échange avec des lecteurs du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

L'émotion était vive également à Saint-Donat-sur-l'Herbasse, où environ 2.000 personnes ont assisté aux funérailles de Thomas, mort dimanche à 16 ans des suites de coups de couteau reçus devant la salle des fêtes du village voisin de Crépol.

"Thomas était un brave garçon, réservé, bien élevé et serviable" qui "croquait la vie à pleines dents", aimait "le ski, le rugby et la pêche", a dit son grand-père au début de la célébration retransmise par haut-parleurs sur le parvis bondé de l'église trop petite. 

"Une bande de loubards qui avaient un couteau à la place du coeur lui ont enlevé la vie" plongeant la famille "dans une tristesse indescriptible", s'est-il étranglé, en disant attendre lui aussi que "ces jeunes, des sauvages" soient "châtiés". 

"Nous te promettons de profiter de la vie comme tu aurais voulu le faire", a déclaré un des amis de l'adolescent lors de la cérémonie, se remémorant "les journées piscine" chez Thomas, "les vacances à la mer" et les "sorties moto".

Respect et solidarité

Sur le parvis, Francine Gabriel, 63 ans, amie d'une des tantes de Thomas, dit son incompréhension face au drame. "Pourquoi tant de haine? Il faudrait que ça cesse, que ça ne se reproduise pas". 

Pierre Bard, 56 ans, un habitant de la région, confie ressentir de la tristesse mais aussi "beaucoup de haine".

La foule s'est dispersée au départ du corbillard. L'adolescent a été inhumé dans l'intimité familiale.  

Ce week-end, un dernier hommage lui sera rendu sur les terrains de rugby. Une minute de silence sera observée lors des matches "reflétant notre profond respect et notre solidarité", a indiqué la fédération de rugby sur son site, en adressant "sa sincère compassion" aux proches du jeune capitaine de l'équipe junior du RC Romans-Péage. 

Thomas a reçu un coup de couteau mortel dans la nuit de samedi à dimanche devant la salle des fêtes de Crépol, où se tenait un "bal de l'hiver" avec près de 400 personnes. 

Après minuit, un groupe d'une dizaine de personnes a tenté de s'y introduire. L'une d'elle a blessé au couteau un vigile qui tentait de les bloquer. Des participants sont intervenus et s'en est suivie une "rixe" généralisée, selon les mots du procureur Laurent de Caigny. 

Neuf personnes, dont sept interpellées à Toulouse, ont été placées en garde à vue mardi dans le cadre de l'enquête pour "meurtre" et "tentatives de meurtres en bande organisée" ouverte par le parquet de Valence, dont un jeune de 20 ans "formellement désigné comme auteur du coup de couteau mortel", selon le parquet. 

Les investigations se poursuivent pour identifier et interpeller d'autres suspects. 

Depuis le drame, l'extrême droite et une partie de la droite ont abondamment commenté la mort de Thomas, qui illustre à leurs yeux l'arrivée de l'insécurité dans les zones rurales. Vendredi, des militants de l'ultradroite ont fait circuler sur les réseaux sociaux une photo avec un nom, correspondant selon eux à celui du meurtrier présumé.

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