Thionville Fensch Agglomération : levier d’un futur en commun

L’abracadabrantesque situation politique hexagonale actuelle née d’une nébuleuse dissolution de l'Assemble nationale qui fait entendre depuis plusieurs semaines davantage les refus de travailler ensemble que des pistes à emprunter pour le bien commun, tranche sérieusement avec les synergies journalières articulées par pléthore d’élus locaux pour trouver communément des solutions pour faire avancer leurs territoires. Assurément, Pierre Cuny et Michel Liebgott en font partie. Et ce n'est pas d'aujourd'hui. Voilà deux élus mosellans, aux idées politiques différentes, mais qui savent, en bonne intelligence collective, dépasser les partisanismes. Logique qu'ils portent ce projet ambitieux d’une union entre les deux intercommunalités qu’ils président. La Communauté d’agglomération Portes de France-Thionville pour le premier, et la Communauté d’agglomération du Val de Fensch pour le second. Sur des espaces aussi proches, on s’en doute, les opportunités d’œuvrer ensemble ne manquent pas. Mais il faut le vouloir et le décider tout de même.

Un long processus

C’est un travail d'ampleur, débuté en 2007, qui va aboutir le 1er janvier 2026. À cette date sera officiellement opérationnelle la nouvelle collectivité territoriale Thionville Fensch Agglomération. Elle volera alors de ses propres ailes. Forte de quelque 160 000 habitants, elle se placera en seconde position en Moselle et la 3e en Lorraine. La nouvelle collectivité territoriale entrera dans le Top 10 des 149 ECPI du Grand Est, derrière les espaces de Strasbourg, Reims, Mulhouse, Nancy, Metz et Troyes. Mais il ne s’agit pas ici de faire du nombre pour faire du nombre. Pierre Cuny et Michel Liebgott, en décryptant cet aboutissement programmé et balisé, l’ont clairement rappelé : «Après que les planètes se soient alignées, le projet porte une vision d’avenir pour le territoire.» Les 21 et 28 septembre 2023, les communautés d’agglomération Portes de France-Thionville et Val de Fensch ont délibéré et décidé du mariage des deux intercommunalités. La commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) a émis un avis favorable à l’unanimité le 23 février 2024. La future entité comptera 23 communes. Thionville Fensch Agglomération aura son siège à Yutz. Laurent Touvet a signé l’arrêté portant sur les fonts baptismaux cette ECPI, métropole du nord mosellan.

Renforcer les communes dans un espace européen

Jusqu’au 1er janvier 2026, les deux intercommunalités actuelles vont continuer leur chemin respectif et quotidien pour progressivement converger et se fondre l’une dans l’autre. Le vecteur primordial va être de créer un projet de territoire confié à un bureau d’études. Il conviendra d’unifier les compétences des élus, des services. Pierre Cuny et Michel Liebgott ont noté une étape incontournable : «faire comprendre les tenants et les aboutissants de cette union aux personnels et aux populations.» Transition écologique, santé et universités, transfrontalier, mobilité, attractivité territoriale, sécurisation de l’eau, développement des zones d’entreprise : autant de défis pour aujourd’hui et les générations futures qui devront donc s’articuler au travers la philosophie d’action de Thionville Fensch Agglomération. Pierre Cuny l’a assuré : «Il s’agit d’être plus puissant sans dépenser plus.» Michel Liebgott l’a affirmé : «Cette nouvelle donne doit permettre de rendre nos communes plus fortes.» Le but recherché tend aussi à un changement d’image du territoire. Les deux élus l’ont redit : «Nous avons un office du commerce et une agence de développement économique efficaces. L’enjeu va être de mieux nous vendre dans le dynamisme d’une métropole européenne que nous serons.» Thionville Fensch Agglomération aura cette visée également de faire avancer et de concrétiser des structures manquantes sur son périmètre géographique comme un parc des expositions et un pôle universitaire. Dans quinze mois, de nouvelles opportunités s’ouvriront pour ce territoire mosellan cohabitent héritage ouvrier et innovation. Penser à demain sans renier caractère et valeurs. S'unifier ne signifie pas perdre son identité. Bien au contraire. On a intégré, ici, l'essence et le sens de ce changement de paradigme.