Terraotherm adapte sa technologie pour innover dans la désinfection des locaux et des surfaces
L’entreprise de Grande-Synthe, spécialisée dans la conception et la fabrication d’échangeurs thermiques, a vu son projet de désinfection des locaux adapté de sa technologie retenu par l’Agence de l'innovation du ministère de la Défense. Dans le contexte actuel, les perspectives de développement sont énormes.
Jaouad Zemmouri, cofondateur et dirigeant de Terraotherm, est toujours très pragmatique. «Vous savez, dans un contexte de crise inédit comme celui que nous venons de vivre, soit vous faites le dos rond et attendez que ça se passe, soit vous essayez de chercher comment en tirer, malgré tout, bénéfice. J’ai choisi la deuxième solution», commente-il. C’est dans cet état d’esprit que le dirigeant a répondu à un appel à projets, lancé dès le 18 mars par l’Agence de l’innovation du ministère de la Défense, visant à trouver des solutions rapides à la crise sanitaire, sur les champs de l’organisationnel, du sociétal et du médical. En un mois, 2 580 projets ont été proposés. Parmi eux, 40 ont été retenus, dont celui émanant de Terraotherm. «Mon entreprise conçoit et fabrique un échangeur thermique, baptisé ‘Terrao’, qui permet de récupérer la chaleur fatale mais aussi de ‘laver’ les fumées industrielles afin d’en retirer les polluants. Notre technologie, peu volumineuse, permet de traiter rapidement de gros volumes de gaz ou de fumée. Elle a été installée, par exemple, dans le métro parisien», détaille Jaouad Zemmouri. «L’idée que j’ai proposée consiste à adapter cette technologie pour apporter une solution de traitement et de désinfection des locaux et des surfaces qui sont de plus en plus suspectés d’être à l’origine de l’apparition de clusters de contamination, le tout sans qu’il y ait besoin d’envoyer des éléments chimiques dans l’atmosphère, qui accentuent la pollution de l’air», poursuit-il.
Afin de pouvoir concrétiser ce projet, le dirigeant se tourne vers la communauté urbaine de Dunkerque. «Depuis la création de mon entreprise en 2012, j’ai toujours reçu un accueil très favorable et un soutien sans faille de la Collectivité territoriale. Encore une fois, elle a répondu présent en acceptant, dans l’urgence, de débloquer une enveloppe de 60 000 euros qui m’a permis de mettre en route la fabrication d’un prototype avec mes équipes», apprécie Jaouad Zemmouri. Après avoir été testé en laboratoire, celui-ci est actuellement soumis à des essais réalisés par l’Institut Pasteur de Lille dans des locaux contaminés. Et ceux-ci sont d’ores et déjà concluants.
Pour cette entreprise qui emploie une trentaine de salariés, la prochaine étape consistera à commencer la fabrication d’une première série d’appareils destinés au ministère de la Défense. Avant de penser à une commercialisation beaucoup plus large. «La crise sanitaire aura permis à mon entreprise de trouver une diversification complètement inattendue. Dans le contexte actuel, les perspectives de développement sont énormes, aussi bien en France qu’à l’étranger», souligne Jaouad Zemmouri.