Tergnier : Magnetto Wheels France développe une roue hybride

« Nous travaillons depuis presque dix ans maintenant sur un modèle de roue hybride destinée aux voitures traditionnelles, mais aussi électriques », explique Christophe Moutarde, Directeur général. De quoi ouvrir des perspectives pour le site créé en 1971, appartenant alors à Dunlop Roues, et racheté en 1997 par le groupe italien CLN, équipementier automobile.

Un brevet et des tests

« Nous avons déposé un brevet avec Stellantis et des tests sont en cours », poursuit le Directeur général. Si tout est en ordre, les premières commandes pourraient arriver bientôt. Ce sera alors le feu vert pour réaliser des investissements, estimés à 5 millions d’euros, indispensables pour passer à la phase de production. L’entreprise pourrait alors envisager de se porter candidate au Plan France 2030.

Un budget conséquent qui s’explique par des contraintes techniques. « Aujourd'hui, nous pouvons produire des roues d'un diamètre maximum de 17 pouces alors que les voitures électriques nécessitent un diamètre pouvant aller jusque 20 pouces, et même 21 pouces », constate Christophe Moutarde. Un diamètre plus important lié à la surélévation du bas de caisse, indispensable pour accueillir les batteries des véhicules électriques.

La spécificité du modèle entièrement développé à Tergnier, réside dans l'association de l'aluminium, pour la jante, et de l'acier, pour le disque. Une solution qui présente de nombreux avantages en termes de légèreté, de résistance, de durabilité et donc de consommation d'énergie. Le tout en assurant un bon comportement sur la route. Une diminution de 65% des émissions de gaz à effet de serre est ainsi annoncée.

Porteur d’espoir

« C'est un projet porteur d'espoir », rebondit Christophe Moutarde. Le site, qui emploie 250 personnes et produit annuellement entre 3,3 et 3,5 millions de roues, principalement pour des véhicules utilitaires, pourrait absorber cette augmentation de production si nécessaire. « La plupart des installations travaillent actuellement en 2x8 », précise le directeur qui voit cette innovation comme une façon de consolider les emplois, dans un premier temps.

« Nous cherchons également à nous diversifier, car nous dépendons actuellement à 80% de deux clients. » Pour cela, l’entreprise entend rester dans le secteur automobile, mais pourrait augmenter l’activité de ses lignes de refendage et de peinture, sous utilisées actuellement.