Tentés par une petite pause abeille ?
En véritable amoureux de la nature, Sylvain Breuvart est intarissable quand il s’agit de partager sa passion de l’apiculture. Quelques minutes à l'écouter suffisent pour entrer dans cet univers bucolique. Une parenthèse riche en anecdotes que peuvent s’offrir les entreprises désireuses de souder leurs équipes autour d’un projet vertueux.
Fidèles à leurs engagements en responsabilité sociale et environnementale (RSE), bon nombre de dirigeants ont compris l’importance de fédérer les équipes autour d’un projet extérieur à l’entreprise. Si les séminaires d’incentive se font plus rares faute de budget, pourquoi ne pas faire venir la cohésion dans les locaux de l’entreprise elle-même ? Par un principe de location, Sylvain Breuvart vient installer une ou plusieurs ruches – dans l’idéal, il en faut au moins trois pour un bon fonctionnement –, organise une conférence de présentation et assure des visites de suivi jusqu’au printemps, date de la récolte du miel, où l’entreprise peut récolter jusqu’à 200 pots de 250 grammes chaque année. Avec, pour chacun, une étiquette au nom de la société !
La nature en ville. Ce projet, Sylvain Breuvart y a mis autant de temps que de cœur. «J’ai toujours été un amoureux de la nature. J’ai ouvert ma première ruche en Bolivie, dans le cadre d’un de mes stages. Puis j’ai travaillé dans le microcrédit en Amérique latine et au Mexique. Et à force de dire aux autres de se lancer dans la création d’entreprise, j’ai eu envie de le faire ! En fait, je suis originaire de la région, mais je n’y ai jamais travaillé. Jusqu’à la création de BeeCity en mars 2013 !», explique-t-il, pour poursuivre : «J’ai pris des cours et je me suis beaucoup documenté.» BeeCity est aujourd’hui installé au cœur de l’EcoPark de Wambrechies. Bien que la région ne soit pas championne en apiculture, les abeilles y ont toute leur place. «Elles permettent la fécondation des fleurs et des légumes à plus de 80%. On le sait peu, mais elles sont à l’origine d’un tiers de notre alimentation.» Troisième pays le plus consommateur de pesticides, la France revient de loin mais, heureusement, commence à prendre conscience des dégâts occasionnés. On voit fleurir des ruches sur les toits des immeubles, notamment dans les grandes villes. «Le Nord-Pas-de-Calais étant la région la moins boisée de France, les abeilles n’ont pas grand-chose à manger… Ce qui est contradictoire, c’est qu’elles se nourrissent mieux en ville, car il n’y a pas pesticides et le climat est plus doux», détaille Sylvain Breuvart. BeeCity va bien au-delà de la «simple» installation de ruche : l’argument n°1, c’est bien entendu la cohésion d’équipe, que ce soit en entreprise ou dans les collectivités. «Ça permet de faire la ‘petite pause abeille’ entre salariés et cela s’intègre dans leur RSE ou la norme ISO 9001. Ce qui me fait vibrer ? Reconnecter les gens à la nature à travers l’abeille. Ça parle aussi bien aux dirigeants qu’aux salariés.» Et l’entreprise s’y retrouve bien entendu en valorisant son image. Déjà, 25 clients ont djà fait appel à BeeCity, ce qui a d’ailleurs permis à Sylvain Breuvart d’embaucher récemment son premier salarié pour s’occuper en tandem de la centaine de ruches déjà installées en métropole lilloise. Il vient aussi de lancer une autre activité : l’analyse de la qualité environnementale à partir des abeilles. «C’est une sentinelle de l’environnement. Elle est 100 fois plus sensible aux polluants. Et en analysant son état de santé, on peut évaluer la qualité environnementale.» Il est devenu le distributeur exclusif en Nord-Pas-de-Calais du bureau d’études en environnement Apilab. Sylvain Breuvart – qui a récemment reçu le trophée Alliances, catégorie économie responsable – espère doubler son chiffre d’affaires en 2015.