Tellement-prêt : la plate-forme fête ses deux ans
Pour les deux ans de sa plate-forme de financement participatif Tellement prêt, Initiative Somme organisait fin juin une rencontre dans les locaux de la Machinerie à Amiens. À cette occasion, plusieurs chefs d'entreprises ayant bénéficié de cet outil ont apporté leur témoignage.
Deux ans après le lancement de Tellement-prêt, le réseau Initiative Somme avait convié les chefs d’entreprises ayant bénéficié de sa plate-forme participative à partager leur expérience dans les locaux de la Machinerie à Amiens. Cet outil simple et transparent permet à des entrepreneurs de collecter des fonds en empruntant de l’argent pour financer un projet ou se développer à des membres de leur communauté et à un public plus large via le site Hello Merci. Les sommes peuvent aller de 200 à 15 000 euros et doivent être remboursées sur une période de un à 36 mois, en fonction du choix de l’emprunteur. Seule condition nécessaire au déblocage des fonds : que le montant de la collecte soit atteint intégralement.
Se faire connaître
« Pour que le projet aboutisse, on estime qu’il faut au moins 20% de dons issus de l’entourage proche, 40% étant l’idéal », note un membre d’Hello Merci. Une formule qui fait des émules puisque les 18 collectes lancées dans la Somme ont pu aboutir grâce à 540 contributeurs (108 000 euros collectés). Yann Paulmier, de la Machinerie (communauté qui rassemble espace de coworking, Fablab et co-boutique), n’en revient toujours pas. En « seulement 15 jours et en plein mois de juillet », son équipe et lui parviennent à collecter les 15 000 euros nécessaires à leur installation dans des locaux plus spacieux. « Cela nous a permis de décoller, de faire les premiers investissements et surtout d’impliquer les gens qui s’intéressaient à notre projet. » Shéhérazade Ayad et Vincent Lewandowski ont créé la Fabrik d’arts, bureau de production et organisateur d’événements cuturels, en 2013. C’est pour développer cette deuxième activité qu’ils ont lancé une collecte de 10 000 euros en début d’année. « Nous avions besoin de consolider notre trésorerie, de communiquer en faisant des plaquettes et en nous rendant à des salons », expliquent-ils. Une expérience qu’ils jugent « intéressante », pas seulement sur le plan financier : « Cela nous a permis de faire connaître nos activités, souvent très abstraites pour les personnes qui ne sont pas du milieu. » Un aspect souligné également par Johanna Descoings, biographe et écrivain public qui a sollicité Tellement prêt en mai 2015 pour un montant de 1 000 euros.
« Devoir expliquer son projet et raconter son histoire pour convaincre les contributeurs permet d’acquérir une nouvelle visibilité », précise la jeune femme. D’autres ont évoqué le côté humain de cette démarche, comme François Marié, brasseur à Domart-en-Ponthieu, qui a collecté 4 000 euros en 2014 pour l’achat d’une nouvelle cuve : « J’ai été très ému de voir qu’autant de gens, même inconnus, accordaient autant d’importance à mon projet. Ça fait chaud au cœur. »