TDR Groupe voit grand avec son usine du futur à Lallaing

Concevant depuis 2014 des solutions robotisées destinées à supprimer les troubles musculo-squelettiques des salariés, la société lallinoise TDR Groupe souhaite accélérer son développement en élargissant sa gamme de produits. A ce titre, elle ouvrira, début 2022, une nouvelle ligne de production, dédiée à la fabrication de robots mobiles.

Dominique Watier est aux commandes de Technics Développement Robotique.
Dominique Watier est aux commandes de Technics Développement Robotique.

Dominique Watier est impatient. Aux commandes de Technics Développement Robotique (TDR), une société régionale spécialisée dans la conception de solutions robotisées à destination des entreprises, le dirigeant est en passe de finaliser les démarches préalables à l’ouverture de son «usine du futur». Située à quelques mètres des locaux actuels de TDR, dans la zone industrielle Bonnel de Lallaing, celle-ci viendra compléter les capacités de production existantes du groupe, avec la mise en service, prévue début 2022, d’une ligne consacrée à la fabrication de robots mobiles. 

Ces derniers seront dotés de technologies leur permettant de se déplacer de façon autonome dans un bâtiment (magasin, usine, laboratoire…), dans le but d’apporter aux collaborateurs concernés les pièces ou produits dont ils ont besoin. Cette innovation a déjà séduit Decathlon qui l’expérimente depuis quelques mois sur son site Campus à Villeneuve-d’Ascq.

Des ventes dopées par l’exosquelette

D’un montant de plus de 300 000 euros, ce projet doit faire entrer la filiale du groupe MCA France dans une nouvelle phase de son développement, sept ans après sa création. «Passionné de robotique, j’avais constaté à l’époque que le nombre de robots vendus en France était quatre à cinq fois moins important qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni, témoigne Dominique Watier. C’est pour rattraper ce retard que nous avions décidé, avec mon associé Chihab Maamouri, de fonder TDR.» Soucieux d’aider les dirigeants à éliminer les risques de troubles musculo-squelettiques pesant sur leurs salariés, l’entreprise avait d’abord ciblé les PME. Mais plusieurs ETI et grands groupes ont rapidement manifesté leur intérêt pour les robots industriels et collaboratifs de TDR, à l’image de L’Oréal, Fleury Michon, Vallourec ou encore Faurecia.

Même si la société lallinoise a vu son chiffre d’affaires reculer durant la crise, à environ 2,5 millions d’euros, son directeur se veut confiant et projette un retour rapide de ses ventes autour de 3,5 millions d’euros. Il est vrai que l’exosquelette commercialisé depuis l’an dernier, qui permet de réduire les efforts des salariés amenés à multiplier les mouvements de bras lorsque l’automatisation n’est pas possible, est un succès. «Nous en avons déjà vendu une trentaine, informe Dominique Watier. Surtout, certains clients attirés par l’exosquelette en viennent à s’intéresser également à nos autres produits robotiques.» 

Ensuite, la conjoncture apparaît plus porteuse. «Sous l’effet notamment des différents plans de relance, tous les voyants sont aujourd’hui au vert pour l’industrie», poursuit Dominique Watier. Ce dernier en veut pour preuve le dynamisme estival. «Alors que le mois de juillet est traditionnellement calme en termes d’activité, nous avons cette année signé plusieurs contrats, si bien que notre carnet de commandes est rempli jusqu’à la fin décembre

Une augmentation de capital à l’étude

Face à ces perspectives, TDR compte se renforcer, d’abord sur un plan humain. Habituée à accueillir et former des apprentis et des stagiaires, l’entreprise, qui compte une vingtaine de salariés, entend en recruter jusqu’à quinze de plus. Dix d’entre eux officieront dans l’usine du futur. Deux embauches ont déjà été sécurisées. «Il n’est toutefois pas simple de trouver les compétences recherchées», relève le dirigeant, qui travaille étroitement avec Pôle emploi, Proch’emploi et les lycées et universités pour dénicher les profils idoines. Afin de financer cette croissance, Dominique Watier et Chihab Maamouri, qui détiennent respectivement 25% et 75% du capital de TDR, envisagent en outre de procéder à une levée de fonds auprès d’un nouvel actionnaire. Ce projet pourrait se concrétiser courant 2022.

TDR Groupe s’adapte face au risque de pénurie de composants électroniques

Alors que la pénurie de composants électriques frappe actuellement de plein fouet les industriels évoluant notamment dans les secteurs de l’informatique, de l’automobile ou encore du jouet, TDR Groupe a cherché à prendre les devants. «Nous avons récemment retravaillé la manière de concevoir les cartes électroniques que nous utilisons dans nos robots», explique Dominique Watier. Une démarche qui permet aujourd’hui à l’entreprise d’être moins dépendante des approvisionnements de ses fournisseurs, mais aussi de se protéger en partie de leurs hausses de prix.