Tais-toi et match...

Tais-toi et match...

Les algorithmes au secours des recruteurs ! La chose n’est pas nouvelle mais elle prend aujourd’hui des proportions non pas inquiétantes mais plutôt interrogatives. Naturellement, le cyborg recruteur n’est pas encore pour demain (quoique ?) mais c’est surtout le fait que l’utilisation de ces pratiques mêlant d’énormes bases de données visant à optimiser des correspondances et des complémentarités entre une offre de poste à pourvoir et des candidats aux profils différents, se démocratise de plus en plus au point même que 58 % des Français assurent être «favorables aux outils numériques dotés d’algorithmes de matching et croient en leur efficacité.» C’est ce qui ressort du dernier baromètre d’Odoxa en partenariat avec SAP, l’un des leaders des applications d’entreprise et 32 % assurent que ces solutions de matching dans le monde professionnel apportent davantage de justice dans les processus de recrutement. Reste tout de même que 80 % estiment que cela risque de créer des discriminations et de fermer des portes pour certains salariés. L’intelligence artificielle et ses bienfaits présentés aurait-elle ses limites au niveau de sa perception dans les faits ? Dans un univers sociétal de plus en plus marqué par la recherche de sens et d’une volonté de retrouver une certaine éthique (ce qui est loin d’être une mauvaise chose), bon nombre s’interrogent sur ces pratiques aujourd’hui démocratisées. «74 % des Français pensent le matching suscite un problème moral car l’algorithme prend part de la décision prise auparavant par un recruteur», stipule le baromètre d’Odoxa. Reste que dans la pratique, ce scénario quasi-catastrophe version relations sociales et humaines fait encore partie de la science-fiction. «Au service de l’homme, la technologie permet simplement aux ressources humaines de gérer d’énormes volumes de candidatures. La technologie aide juste à présélectionner les candidats pour se concentrer sur les candidats clés», rassure les rédacteurs du baromètre. L’humain sera toujours présent, reste à savoir jusqu’à quand…