Buralistes de Meurthe-et-Moselle
Tabac : la hausse de trop ?
Dans les traditionnelles hausses de ce début d’année, celle sur le tabac ne passe pas chez les buralistes. Prévisible car annoncée, ces professionnels voient leur produit phare prendre entre 50 centimes et 1 euro le paquet. La hausse de trop pour bon nombre surtout qu’elle ne vient pas directement de l’Etat mais d’un fabricant.
Entre 50 centimes et 1 euro ! C’est ce que les accros à la sister nicotine déboursent pour leur sacrosaint paquet de cigarettes depuis le 1er janvier. Une hausse prévue car annoncée par l’État mais qui aurait dû se limiter à 5 % du fait de l’inflation. C’était sans compter, une nouvelle fois, la démarche d’un des principaux fabricants à savoir Philip Morris d’augmenter le prix de ses marques (Marlboro et autre Chesterfield).
«La hausse de 50 centimes est déjà trop importante. Comme ce sont les fabricants qui fixent réellement les prix, une nouvelle fois Philipp Moris a augmenté prétextant une hausse des coûts de fabrication», explique Hervé Garnier, le président de la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle. «Ce qui va se passer, c’est que les autres fabricants vont tout simplement s’aligner et la hausse générale sera du simple au double.»
«En vingt ans, nous avons perdu plus de la moitié de nos bureaux de tabac. Nous étions presque 380 au début des années 2000, nous sommes aujourd’hui 170», assure Hervé Garnier, le président de la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle.
Situation inquiétante
La hausse de trop ? Sans doute. Elle s’affiche comme une bonne chose pour la santé publique, «sur le papier» pour Hervé Garnier. «Nous sommes le pays où le prix du tabac est l’un des plus chers et paradoxalement celui où il y a le plus de fumeurs.» Référence faite à l’impact de la concurrence transfrontalière principalement du Luxembourg dans la région. Une donne pas vraiment nouvelle.
C’est sur le marché de la contrebande qu’Hervé Garnier affiche ses inquiétudes. «La nouvelle hausse va ne faire qu’accentuer la tendance. C’est déjà le cas dans le département. À Nancy du côté de la rue Saint-Nicolas, notre collègue installé voit la vente de cigarettes de contrebande s’opérer devant sa boutique quotidiennement.»
Dans un contexte où les buralistes sont engagés depuis plusieurs années dans un vaste programme de diversification, la vente de tabac demeure toujours la source principale du CA de ces professionnels.
«La situation est très inquiétante ! En vingt ans, nous avons perdu plus de la moitié de nos bureaux de tabac. Nous étions presque 380 au début des années 2000, nous sommes aujourd’hui 170.» Et ce n’est pas la vente de munitions de chasse annoncée (trop rapidement) qui devrait changer la donne. «Rien n’est fait, loin de là. C’est un non sujet, la machine s’est emballée un peu trop vite.»