Sur le chemin de l’authenticité…

Pétillant de rhubarbe et vin de laurier amandier : de vieilles recettes traditionnelles qui ont été remises au goût du jour par Paulette Suret. Cette habitante de Rebreuve-Ranchicourt commercialise sa production via son entreprise Cap’terroir.

Alain et Paulette Suret ne manquent pas d’idées pour faire connaître les trésors issus de leur jardin.
Alain et Paulette Suret ne manquent pas d’idées pour faire connaître les trésors issus de leur jardin.
D.R.

Alain et Paulette Suret ne manquent pas d’idées pour faire connaître les trésors issus de leur jardin.

Paulette Suret et son mari Alain nourrissent une passion sans borne pour leur jardin. Et chaque mètre carré donne son lot de légumes et fruits. «Tout a une utilité. On fonctionne à l’ancienne, un principe qui consiste à cultiver pour vivre, n’utilisant aucun produit chimique», explique le couple. Qui dit production, dit aussi transformation sous formes de conserves et autres. Cette conception des choses au quotidien laisse la porte ouverte aux expérimentations et l’une d’entre elles a abouti à la création d’une entreprise baptisée Cap’terroir, comme le souligne Paulette Suret : «Nous avons retrouvé la recette du pétillant de rhubarbe dans un vieil ouvrage. Nous avons préparé la boisson puis nous l’avons goûtée. Au fil du temps, nous avons continué à préparer à titre personnel cet alcool ; les amis et la famille qui en ont dégusté nous ont demandé pourquoi on ne la commercialisait pas… L’idée a fait son chemin et le pétillant de rhubarbe est devenu le produit d’appel de l’enseigne que nous avons créée.» 
Notre quinquagénaire s’est lancée dans la mise en place d’une micro-entreprise en 2010, commercialisant dans la foulée un second  breuvage, le vin de laurier amandier. Ce dernier se savoure dans un verre en chocolat, les époux inventant par ce biais le “trou ch’ti”.
La petite entreprise génère chaque année des petits volumes et la capacité n’excède pas les 900 bouteilles (600 de pétillant de rhubarbe et 300 de vin de laurier).
La rhubarbe en produit d’appel. Fermentation, macération, mise en bouteille, les époux Suret veillent scrupuleusement au bon déroulement de chaque étape de fabrication.
Leur boisson est appréciée par une clientèle hétéroclite. Les personnes âgées y retrouvent souvent un goût d’antan. Pour d’autres, le pétillant du cru rime avec découverte. C’est aussi une idée de cadeau original pour les gens de passage qui souhaitent emmener un témoin typique de leur halte dans le secteur géographique de l’Artois. 
Pour se faire connaître, Cap’terroir participe à des salons et foires dans les communes du Bruaysis, du Ternois, de l’Arrageois ou encore du Béthunois. Salons de la gastronomie, de l’artisanat, fêtes du terroir, le concept est largement répandu. «On tient un stand dans une vingtaine d’expositions par an. On essaie de tester des endroits nouveaux. On a constaté que nous rencontrions un franc succès dans les zones rurales. Les gens sont souvent en quête d’authenticité et nous entrons pleinement dans ce créneau. Nos boissons intéressent les gens. On prospecte pour trouver de nouveaux débouchés et on regarde notamment vers la Somme car c’est un département où nos produits peuvent séduire», précise Alain Suret.
Promouvoir le terroir.Progressivement, Paulette Suret, aidée de son mari, est devenue une véritable ambassadrice des produits régionaux, assurant également la vente de gaufres, bières artisanales, terrines… Au fil du temps, elle a intégré un véritable réseau et chacun est heureux de se retrouver sur les divers événements. Ainsi, chacun bénéficie de l’expérience des autres, chacun se professionnalise tout en restant à l’écoute du consommateur.
L’essor touristique local constitue également un vecteur de développement comme l’indique Paulette Suret : «A quelques pas de chez nous, nous comptons des gîtes ruraux qui affichent complet une bonne partie de l’année. On recense aussi à proximité des agriculteurs qui vendent des produits de la ferme… Une solidarité existe entre nous et nous relayons la communication des uns et des autres. Incontestablement, la région attire de plus en plus de visiteurs. On le ressent
Toujours en quête de nouveautés, Paulette et Alain testent de nouvelles recettes à partir d’autres fruits. Ainsi, depuis quelques mois, ils travaillent sur l’élaboration d’une recette de vin de coing. La première levée se situe en phase de gestation et le verdict quant à la viabilité de cette boisson devrait bientôt être connu. Ainsi, au printemps Cap’terroir étoffera peut-être sa gamme de produits… à consommer avec modération bien entendu !