Chambre de commerce et d'industrie
Sur le bassin dieppois, les entreprises gardent le cap
La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Rouen Métropole a présenté cette semaine son baromètre des affaires de février concernant le bassin économique de Dieppe. Sur le territoire, la situation économique n'est pas catastrophique grâce aux aides de l’État, mais la CCI reste vigilante.
Une situation pas catastrophique
mais incertaine, c'est le résumé du baromètre des affaires
présenté par la CCI Rouen Métropole sur le bassin dieppois. Ce
baromètre a été réalisé avec la participation de 600 entreprises
(sur 5200 enregistrées au RCS) des Communautés de communes Dieppe
Maritime, côte d'Albâtre, Falaises de Talou et Terroir de Caux,
interrogées en janvier. Ces données permettent à la CCI d'établir
des tendances pour adapter les aides et accompagnements aux
entreprises du territoire.
Sur le bassin dieppois, les entreprises tentent de garder le cap. Pour le second semestre 2020, 59% des chefs d'entreprises du Pays Dieppois affirment qu'il est moins bon que le premier semestre 2020 (-6% par rapport au semestre précédent). 25% d'entre eux considèrent que c'est comparable (+4%). Ce léger rebond d'activité se traduit concrètement par une amélioration de la trésorerie (42% déclarent une baisse contre 52% au semestre précédent), une amélioration du chiffre d'affaires (+10%) et un rebond de l'investissement (+16%). Bonne nouvelle pour l'emploi : les effectifs permanents des entreprises restent stables, notamment grâce au chômage partiel. « Pour l'instant, ça tient, c'est une marque de confiance, les entreprises veulent garder leurs compétences », note Vincent Laudat, président de la CCI Rouen Métropole. En revanche, les entreprises peinent à fidéliser leurs clientèles, bousculées dans leurs habitudes avec le couvre-feu à 18h. Ce léger rebond économique a plutôt eu lieu cet été, avant les mesures de restrictions sanitaires actuellement en vigueur.
« Les esprits sont fatigués »
77% des entreprises du bassin
dieppois sont aujourd'hui préservées par les aides de l’État
(Prêt garanti par l’État, report de charges et fonds de
solidarité). Nombre de dirigeants ont également décidé de
reporter l'échéance du PGE d'un an. « Pour certaines
entreprises, cela aurait été un remboursement trop rapide car le
chiffre d'affaires n'est pas consolidé », affirme Patrick
Coquelet, président de la délégation CCI Dieppe. Ces différentes
aides ont permis à ces entreprises de maintenir leurs activités
pendant cette période de turbulences. Mais la CCI reste vigilante.
Car, si le tribunal de commerce a enregistré une baisse de 50% des
procédures collectives, « il
pourrait y avoir un phénomène de rattrapage sur 2021-2022 »,
souffle Vincent Laudat. La CCI Normandie a mis en place un numéro
unique CCI Prévention pour accompagner les entreprises
fragilisées, mais aussi les dirigeants. « Les esprits sont
fatigués », souffle Patrick Coquelet. « Les chefs
d'entreprises sont dans l'exaspération. Le manque de certitude sur
la reprise de l'activité est pesant », constate Vincent
Laudat.
Sur les perspectives, quasiment un chef d'entreprise du Pays dieppois sur 2 est confiant pour le premier semestre 2021. Mais, 4 dirigeants sur 10 restent pessimistes. Ils sont nombreux à être dans l'incertitude quant au retour de l'activité (29%). Une grande partie prévoit un an avant le retour à la normale (28%). Mais la reprise de l'activité est d'ores et déjà perturbée par la pénurie de matières premières. « C'est une grosse problématique, s'exclame Patrick Coquelet, à la tête de la société Polytechs. Nous avons une baisse de marge et nous ne pouvons pas ''sécher un client'' (ne pas le livrer), car lorsque la reprise sera bien là, il ira certainement voir ailleurs. » Même s'ils « manquent de visibilité », Vincent Laudat et Patrick Coquelet espère un retour à la normale pour septembre 2021 avec un été qu'ils souhaitent favorable pour le tourisme. « Ce serait le schéma idéal », affirme le président de la CCI Rouen Métropole.