Strasbourg: le tram n'avait pas de système bloquant un retour en arrière

La rame qui a provoqué l'accident de tramway ayant fait 68 blessés légers samedi à Strasbourg n'avait pas de système de sécurité l'empêchant de repartir en arrière, a déclaré lundi matin le directeur général de...

Des secouristes devant la gare de Strasbourg suite à une collision de deux tramways, le 11 janvier 2025 © FREDERICK FLORIN
Des secouristes devant la gare de Strasbourg suite à une collision de deux tramways, le 11 janvier 2025 © FREDERICK FLORIN

La rame qui a provoqué l'accident de tramway ayant fait 68 blessés légers samedi à Strasbourg n'avait pas de système de sécurité l'empêchant de repartir en arrière, a déclaré lundi matin le directeur général de la Compagnie des transports srasbourgeois (CTS), Emmanuel Auneau.

"La rame qui est descendue n'était pas équipée, c'est une rame qui date des années 2000, et ce système n'existait pas à l'époque", a-t-il déclaré sur Ici Alsace. Toutefois, "elle est tout à fait conforme et homologuée pour circuler sur le réseau", a-t-il dit.

Le tramway, arrêté sur une pente ascendante du fait d'un embouteillage provoqué par une manifestation, "devait repartir et faire une sorte de démarrage en côte, ce qu'il n'a pas réussi à faire", a-t-il détaillé.

La rame est alors repartie en arrière et a percuté celle qui la suivait, arrêtée à quai à la station souterraine de la gare de Strasbourg.

"Aucun système d'aiguillage n'est impliqué dans cet accident", a-t-il en outre affirmé.

Deux enquêtes sont en cours: l'une, judiciaire, pour blessures involontaires, vise à établir d'éventuelles responsabilités pénales; l'autre, technique, vise à comprendre comment l'accident s'est produit.

Dans cette seconde enquête, les experts "regardent toutes les traces qu'il peut y avoir sur les rails, sur les installations, pour essayer de comprendre exactement ce qui s'est produit", a expliqué Emmanuel Auneau.

"Et puis dans un deuxième temps, ils vont analyser toutes les données techniques qui ont été enregistrées par le tramway -on appelle ça une boîte noire- pour savoir si les freins ont bien fonctionné, si le conducteur a appuyé sur quel bouton à quel moment, comment s'est comportée la rame".

Des techniciens doivent exposer mardi matin à la direction et aux représentants du personnel ce qu'ils savent lors d'un comité social et économique.

La circulation des tramways, interrompue dans la station où a eu lieu l'accident, devrait rester perturbée au moins "jusqu'à la fin de la semaine", a-t-il ajouté.

"Il faut que les experts, les autorités, nous autorisent à rentrer dans le tunnel et à extraire les rames, et puis ensuite, il faudra qu'on contrôle l'ensemble du tunnel pour savoir si tout est en sécurité pour pouvoir reprendre le trafic".

Les conducteurs des deux rames entrées en collision sont physiquement indemnes, mais "psychologiquement, ils sont extrêmement choqués", en particulier la conductrice de la rame repartie en arrière, a-t-il ajouté.

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