Spécialiste des fixations et de la frappe à froid
Le vendredi 12 juin, dans ses récents locaux du Champ-de-l’Abbesse, la PME saluera trois générations de dirigeants, trois sites successifs et pas mal de défis industriels relevés… Depuis 1925 !
Un peu d’histoire. L’entreprise a été fondée en 1925 à Hautmont, par René Carnière et Anicet Défossez. Au tout début, les cogérants avaient lancé un négoce de visserie et de boulonnerie. Est venue s’y ajouter, assez vite, une activité de production en forge à chaud, dominée par la fabrication de gros rivets destinés aux charpentes métalliques, ouvrages d’art, à la construction navale, à la chaudronnerie, au matériel ferroviaire… Dès les années 30, la frappe à froid et le tréfilage font leur apparition et connaîtront leurs développements par la suite.
Des chantiers feront date : la fabrication de rivets lors d’opérations de restauration des piliers de la tour Eiffel, d’autres pour le pont de Tancarville ou le pont d’Aquitaine… D’autres défis arriveront avec les évolutions industrielles.
Trois générations, trois sites. André Carnière prendra la succession de son père, René, après la guerre et Paul Défossez, la relève du sien (mais il décédera prématurément). L’actuel président est Olivier Carnière, issu de l’ICN Business School de Nancy, une école supérieure de commerce et de management. Il représente la troisième génération. Il est arrivé à la tête de l’entreprise au début des années 90.
Créée à Hautmont dans un val de Sambre industriel très marqué à l’époque par l’activité des forges et la sidérurgie, l’entreprise a procédé à un regroupement de ses activités sur son atelier de Rousies au milieu des années 60. Le troisième site qui a accompagné son histoire se trouve dans la zone industrielle du Champ-de-l’Abbesse, à l’ouest de Maubeuge. Il est tout récent puisque l’emménagement date de mai 2012. La PME y occupe 2 000 m2 de locaux. Elle compte aujourd’hui entre 15 et 20 salariés.
Des défis technologiques relevés. Le métier de l’entreprise est très technique. Ce sous-traitant est aujourd’hui spécialisé dans les fixations et solutions de fixation, la frappe à froid, et intervient dans le domaine de l’assemblage.
Si la PME fête ses 90 ans, c’est parce que ses dirigeants successifs ont su prendre les virages industriels au bon moment. On peut citer, dans les années 60 et 70, l’arrivée des constructions métalliques soudées et de l’assemblage mécanique (avec l’abandon des constructions avec rivets), ce qui a ouvert à l’entreprise de gros marchés : les constructeurs automobiles d’abord, les équipementiers ensuite (qui ont occupé jusqu’à 70% de l’activité), la tôlerie fine, le bâtiment, le matériel électrique et électronique.
Autre exemple : le virage du goujon à souder pour lequel l’entreprise s’est associée avec l’Allemand Soyer dans les années 70. Il a permis à l’entreprise de proposer plusieurs formules de pose à ses clients et donc de les diversifier.
Un investissement a aussi fait date en 2002 : une presse transfert multiposte a poussé un peu plus les portes de la très haute valeur ajoutée, des pièces complexes et des “niches”.
La PME est ainsi aujourd’hui capable de travailler aussi bien pour l’électroménager, l’électronique automobile, que pour l’aéronautique, le spatial ou les navettes transmanches. “Aujourd’hui, 70% de notre chiffre d’affaires se fait avec la fabrication de pièces qui n’existaient pas il y a dix ans“, résume Olivier Carnière.
Révolution par étapes. Olivier Carnière constate qu’en plus de 15 ans, une entreprise nouvelle a été créée. “On a procédé par étapes : la montée en qualification du personnel, l’investissement dans des machines performantes, l’emménagement dans des locaux mieux adaptés…” Au passage, il ne cache pas sa fierté d’avoir traversé la crise de 2008 : “On ne se contente pas de fabriquer. On propose une expertise, un conseil, un service, avec l’avantage d’être souple, rapide et réactif. On s’est rendu indispensable. Nous sommes une PME qui joue dans la cour des grands.“
L’export en direct représente 15% de son chiffre d’affaires. Mais, les grands donneurs d’ordres travaillant à l’international, on peut l’évaluer à plutôt 60% !