Handicap

Somme : accord de méthode entre le Département et l'État pour une société plus inclusive

Un accord de méthode vient d’être signé entre le Conseil départemental de la Somme, l’État, le Rectorat d’Amiens et l’Agence régionale de santé des Hauts-de-France. Il repose notamment sur l’école inclusive et le soutien aux aidants.

Stéphane Haussoulier et Sophie Cluzel lors de la signature de l’accord de méthode.
Stéphane Haussoulier et Sophie Cluzel lors de la signature de l’accord de méthode.

Le Département de la Somme, présidé par Stéphane Haussoulier, entend « agir ensemble pour une société plus inclusive », ce qui s'est traduit par la signature au Cap Hornu à Saint-Valéry-sur-Somme, d'un accord de méthode avec l’État, représenté par Sophie Cluzel, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées de France, Jean-Christophe Canler, Directeur général adjoint de l’ARS Hauts-de-France et Gilles Neuviale, directeur académique des services de l’Éducation nationale.

Décliner cette ambition dans le territoire

Le 11 janvier 2020, l’État, l’Assemblée des départements de France, les associations représentant les personnes et les associations gestionnaires d’établissements et services médico-sociaux ont conclu un accord de confiance avec la signature d’une convention d’engagement formalisant sa volonté commune de « mieux accompagner la diversité des choix de vie des personnes en situation de handicap et de leurs proches aidants et de renforcer le pouvoir d’agir de toute notre société au service de ce projet ».

Les services de l’État et le Département de la Somme sont pleinement engagés pour décliner cette ambition dans le territoire. Cet accord de méthode a vocation à soutenir et à renforcer la dynamique engagée, en s’inscrivant dans une logique d’amplification et de sécurisation des actions déjà mises en œuvre. 

Il s’agit clairement de traduire un nouvel élan partagé visant à mieux soutenir les initiatives sur l’ensemble des volets du parcours des personnes. Cet accord prévoit quatre volets, dont la mise en œuvre des engagements devra associer étroitement les personnes concernées et leurs familles. L’accessibilité universelle demeure un objectif prioritaire de l’ensemble des parties prenantes.

Quatre volets dans l’accord de méthode

Premier volet de l’accord de méthode : l’habitat comme levier d’accès à la citoyenneté, en favorisant l’accès à l’habitat en milieu ordinaire, la conformation et la transformation de l’offre médico-sociale. Citons la maison de Vincent à Mers-les-Bains, un habitat en ville pour des personnes autistes avec un voisinage qui apprend à les connaître, dans leur richesses et leur diversité. Les frais de fonctionnement sont financés par le Conseil départemental de la Somme.

Dans le cadre des du plan de prévention des départs en Belgique il faudra faire émerger rapidement des solutions adultes, poursuivre le déploiement de l’habitat inclusif en répondant aux besoins et attentes exprimées par les personnes, créer une équipe mobile afin de prévenir les ruptures de parcours de personnes en situation de handicap physique ou présentant des troubles du neurodéveloppement.

Deuxième volet : l’école inclusive qui repose notamment sur le renforcement de l’accès à l’école en milieu ordinaire, par une gradation des réponses, la confrontation des solutions et la transformation de l’offre d’accompagnement. 

Avec comme illustrations la création d’une Unité d'enseignement en maternelle autisme en septembre dernier, à Abbeville, et l’ouverture de 18 places en Service d'éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad) en 2021. 

L’un des principaux engagements pour l’école inclusive est d’expérimenter un modèle novateur de collège pleinement inclusif, garantissant l’accessibilité universelle de l’établissement à tous types de handicaps et permettant à terme d’intégrer les enfants d’un établissement médico-éducatif. Dans l’ouest de la Somme, les secteurs de Mers-les-Bains, Friville-Escarbotin, Gamaches ou Oisemont pourraient être observés prioritairement.

L’emploi est aussi un levier vers l’autonomie des personnes et leur pleine participation à la société. Cela pourrait passer notamment par la libération de la parole et la démystification du handicap. Mais également en favorisant le rapprochement entre les demandeurs d’emploi handicapés et des employeurs engagés, et par la voie de l’apprentissage ou des propositions de nouvelles trajectoires professionnelles à partir des établissements ou services d'aide par le travail et des entreprises adaptées. 

Le Département fera partie des employeurs volontaristes qui publieront leurs engagements sur le baromètre Emploi handicap. L’État soutiendra aux côtés du Département le projet de mise à disposition de travailleurs handicapés par les ESAT et Entreprises adaptées (EA) sur le site du Cap Hornu, et facilitera les échanges avec la Région pour développer une offre de modulation au sein des CFA, pour les jeunes en situation de handicap.

La secrétaire d'État Sophie Cluzel  lors de la visite de la maison pour enfants autistes de Belloy-sur-Somme.

Ne pas oublier le soutien aux aidants

Enfin, il est essentiel d’assurer un accompagnement inconditionnel et le soutien aux aidants. Les Communautés 360 concentrent leurs actions vers la recherche de solutions concrètes au plus près du lieu de vie des personnes, à l'aide de professionnels dédiés,  pour les conseiller sur le parcours à suivre.  

Le Département veut faire de la Communauté 360 un réel levier de transformation de l’offre et d’accessibilité du milieu ordinaires, tout en pérennisant ses financements et ses modalités d’organisation. Il s'agira aussi de travailler à la continuité des accompagnements, dans le cadre de la transformation de l’offre, notamment lors des périodes de fermeture des internats de semaine dans le secteur enfants ou de d'expérimenter le relayage, en réponse aux attentes exprimées par les aidants.

Sophie Cluzel s'est rendue lors de ce déplacement à la Maison de la Sated (Soutenir l'autisme et les troubles envahissants du développement)/ APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés) a ouvert en 2019 à Belloy-sur-Somme. C’est l’unique unité d’accueil temporaire pour enfants à troubles autistiques de la Somme. Elle dispose de neuf places pour parfois 70 demandes en week-end.

« Je suis fier d’accompagner un membre du Gouvernement particulièrement engagé dans une cause qui devrait tous nous réunir. Il faut qu’on s’approprie le handicap. Ce sont des gens comme les autres. Ce sont parfois nos parents, nos enfants… », a notamment commenté Stéphane Haussoulier, qui entend faire entrer les enfants des IME dans les collèges, plutôt que de voir les Instituts médico-éducatifs menacés (5 5 00 places seraient vides).

Sophie Cluzel ambitionne de faire tomber les murs entre le médico-social et le monde ordinaire. Elle veut faire cesser les ruptures de parcours : « Le Président a fait du handicap une de ses priorités », a t-elle rappelé, évoquant un budget dédié aux personnes handicapées passé à 52 millards d’euros, soit +17 % depuis 2017. 

Gilles Neuviale a aussi souligné que le point de départ de l’inclusion était l’école : « On va entrer dans une forme d’innovation pour casser les codes, les cadres… » Quant à Jean-Christophe Canler, il a aussi informé qu’il était « important d’accompagner ces personnes ».