Diversification industrielle
Somepic se relance et investit
L’entreprise installée à Bouzincourt a surmonté plusieurs crises majeures, misant à chaque fois sur son expertise du métal, sa polyvalence et sa production sur-mesure ou en petite série pour se relever.
« L’ambiance est plutôt à l’optimisme, on sent que la reprise est là, même si ce que nous avons traversé a été très difficile », confie Aline Doyen dirigeante de Somepic Technologie, fleuron industriel spécialisé dans la mécanique de précision.
Une période complexe qui s’est notamment traduite par une baisse du chiffre d’affaires : 7 millions en 2021 contre 9,6 millions en 2020. Malgré le séisme engendré par la crise sanitaire, Somepic Technologie a pu compter sur la reconnaissance de son savoir-faire et sa particulière agilité.
La diversification, une force
Maîtrisant le métal ainsi que tout le process de fabrication – usinage, finition, assemblage- de pièces techniques, Somepic a toujours misé sur la diversification. Une stratégie qui lui a permis de traverser toutes les crises depuis sa création en 1961. « Notre principal savoir-faire, c’est le métal. La maîtrise des métaux très techniques comme l’inox ou le titane nous permet de passer d’une pièce pour le médical à l’automobile. Il y a évidemment des normes et des spécificités propres à chaque client ou secteur, mais tout tourne finalement autour du métal », détaille la cheffe d’entreprise.
Un savoir-faire technique qui a été un véritable atout ces derniers mois. « L’aéronautique demeure notre cœur d’activité. Aujourd’hui, l’A320 est reparti, mais ce n’est pas le cas d’autres modèles ce qui nous laisse du temps pour explorer d’autres domaines. Il faut savoir faire d’une contrainte une opportunité », explique Aline Doyen.
Si Somepic avait déjà travaillé pour l’automobile sportive en produisant de toutes petites séries pour des voitures de rallye Peugeot Sport et Citroën Sport, la structure a récemment été sollicitée par un industriel pour produire des pièces de tournage pour l’écurie de Formule 1 Ferrari. « C’est un équipementier aéronautique qui a eu le marché et qui s’est tourné vers nous parce qu’il savait que nous maîtrisions le titane », poursuit-elle.
L’entreprise a également su répondre rapidement à une demande de Hyundai Rotem qui travaille sur la chaîne de montage de la futur R5 de Douai. « L’automobile, surtout dans le secteur du rallye et de la Formule 1, reste un marché de niche. Mais le fait d’avoir été identifié et capable de répondre à une demande peut, peut-être ouvrir d’autres possibilités » sourit Aline Doyen.
Le Plan de relance, une opportunité
Lauréate du Programme de soutien aux investissements de modernisation de la filière aéronautique fin 2020, Somepic Technologie a, par ce biais, modernisé son outil de production, accéléré sa digitalisation et elle a investi dans des robots et cobots. « Il s’agissait de projets que nous avions déjà. L’appel à projets nous a permis d’aller assez vite sur ces sujets », pointe la cheffe d’entreprise.
Ces financements vont permettre à Somepic de gagner en compétitivité, de consolider son expertise, mais aussi d’aller chercher d’autres marchés. « Nos équipes sont habituées à ce que notre outil évolue régulièrement, mais la conduite du changement passe nécessairement par la formation. Nous avons profité de la sous-activité pour cela et nous avons multiplié par trois les heures consacrées à la formation ! », ajoute Aline Doyen aussi très engagée en faveur de l’apprentissage. « Je me suis posé la question pour cette année, mais je pense que cela aurait été une erreur de ne pas continuer. Nous avons donc pris quatre apprentis, dont l’un travaille sur le Plan de relance », conclut-elle.