Solvay et Novacarb se jettent, de nouveau, à l’eau

Les industriels Solvay et Novacarb (groupe Humens) viennent de signer un protocole d’accord avec la région, l’État et l’Agence de l’eau Rhin-Meuse pour réduire le volume de rejets des chlorures dans les cours d’eau de la Meurthe et de la Moselle issus de leurs soudières. Objectif : étudier des pistes pour limiter le plus possible ses rejets sans danger pour la santé mais à l’impact corrosif pour les installations industrielles ou celles d’alimentation en eau potable.

Solvay et Novacarb se jettent, de nouveau, à l’eau

Des industriels, l’État, la région et l’Agence de l’eau Rhin-Meuse ensemble pour l’environnement ! Le 12 janvier, Josiane Chevalier, préfète de la région Grand Est et présidente du conseil d’administration de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, Jean Rottner, président de la région Grand Est, Marc Hoeltzel, directeur général de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, Nicolas Van der Heyden, directeur du site de Dombasle-sur-Meurthe du groupe Solvay et Frédéric Louis, directeur du site Novacarb (groupe Humens depuis la fin de l’année dernière) ont signé un protocole d’accord visant à étudier les pistes de réduction des chlorures dans la Meurthe et la Moselle. Ces concentrations salines proviennent notamment des soudières des deux groupes industriels. Pas une nouveauté mais si ces rejets s’affichent «comme sans danger pour la santé», comme l’assure la région Grand Est, l’impact corrosif des concentrations salines entraîne «une corrosion accélérée des installations industrielles ou d’alimentation en eau potable, imposant un traitement de l’eau pour en améliorer sa qualité», assure l’Agence de l’eau Rhin-Meuse.


Test pilote en 2023

Ce protocole d’accord, qui court sur la période 2021-2027, a pour principal objectif de trouver des solutions pour tenter de réduire ces flux salins. «Nous avons toujours été dans une dynamique de réflexion et d’action concernant la réduction de nos impacts environnementaux, en particulier sur l’eau (...) Ce protocole d’accord va nous permettre d’aller au-delà du strict respect des réglementations, en travaillant en synergie avec des acteurs majeurs guidés par cette volonté commune de protéger cette ressource», assure Frédéric Louis, le directeur de l’usine Novacarb du site de la Madeleine à Laneuveville-devant-Nancy. «Investi sur le territoire de la Meurthe-et-Moselle depuis plus de 150 ans, Solvay a toujours été un partenaire de confiance, engagé dans l’amélioration constante de ses opérations. Ce protocole d’accord, va nous permettre de démultiplier nos forces dans la recherche des solutions durables. Nous tenons ainsi donner toutes ses chances de succès à ce projet en ligne avec l’ambition de Solvay de contribuer activement à la mise en place de solutions durables et compétitives pour l’émergence d’une société respectueuse de l’environnement», explique Nicolas Van der Heyden, directeur du site dombaslois du groupe Solvay. Pour Marc Hoeltzel, le directeur général de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse : «le protocole constitue une avancée significative et une réponse opérationnelle pour respecter les engagements de bon état des eaux à l’échéance 2027. Avec l’engagement volontaire des deux industriels, ce protocole est une véritable opportunité pour faire naître d’un champ de contraintes des solutions innovantes et d’excellence permettant de retrouver de l’eau potable et des marges de compétitivités au deux sites industriels. L’Agence de l’eau Rhin-Meuse et ses instances de bassin suivront et accompagneront avec détermination la démarche et en rendront compte dans un souci de responsabilité.» Un test pilote de nouvelles solutions pour permettre la réduction des rejets est programmé pour l’année prochaine avec le souhait de voir l’application d’une solution avant 2027.

Rejets salins encadrés

Le protocole d’accord, signé le 12 janvier entre Solvay, Humens, l’État, la région et l’Agence de l’eau Rhin-Meuse s’affiche comme une avancée supplémentaire dans la recherche de solutions optimales en matière de rejets de concentrations salines. Ces rejets de chlorures des industriels lorrains sont encadrés aujourd’hui dans le cadre du dispositif Marisolor (Modulation automatique des rejets industriels des soudières de Lorraine), en conformité avec les autorisations de l’État pour maintenir les concentrations sous la barre des 250 mg/l.