SOFIE, trait d’union des pôles ?
L’association dédiée au développement économique de l’Audomarois et de la Flandre-Intérieure, Saint-Omer Flandres interface d’entreprises (SOFIE), tenait son assemblée générale le 20 avril dernier à Blaringhem. L’occasion de faire le point et de dresser quelques perspectives.
Est-ce la marque de la réussite ? «Nous avons de moins en moins de foncier disponible à court terme. Mais nos disponibilités en bâtiments sont un atout», affirme François Motte, président de SOFIE, qui dispose de 130 hectares en cours d’aménagement rien qu’en Flandre-Intérieure. Comme le dit sans ambages le slogan de l’association, «Chez nous on ne vous plante pas, on vous implante»… Quatre communautés de communes, 1/5e démographique (qui croît) de la Côte d’Opale, près de 12 000 entreprises sur un territoire de 1 663 km² forment un ensemble que ses promoteurs veulent central, entre la Métropole et la côte d’une part et avec la Belgique d’autre part. La création et le développement des parcs d’activités (de Fauquembergues à Bailleul) montrent une volonté claire d’affranchissement des secteurs traditionnels des territoires où prédominent le secteur public (avec 26 000 emplois), le commerce et les transports (avec 32 400 emplois) et l’industrie (avec 13 200 emplois). Partout, des TPE et des PME posent leur valises – Ambois, Bâtiment Cadart, Dupont restauration, Géopale environnement, Opale pliage, Les Serres des Hauts-de-France… –, là où se dénichent des emplois tangibles. À cet égard, les territoires semblent en position équilibrée : l’Audomarois corrige son taux de chômage (11,8%) grâce à la Flandre (8,1%). Mais le périmètre est cohérent : les endettements des deux territoires sont faibles et leur capacité d’investissement reste conséquente («140 millions dans les dix ans», selon Jean-Pierre Bataille, maire de Steenvoorde). Mieux encore, ils tirent profit de leur proximité avec la Belgique : un investisseur sur deux est belge.
«La Flandre et l’Audomarois postulent à la création d’un pôle métropolitain»
Deux pôles ?
Le bilan de l’année 2017 donne à SOFIE une réelle perspective : près de 300 dossiers suivis, dont 64 ayant débouché concrètement. Ainsi, 23 hectares de foncier ont été vendus pour y implanter 75 000 m² de bâtiments. Quinze autres milliers de bâtiments ont également été cédés. Au total, l’association estime la création d’emploi à 295. Pour faire rayonner le territoire, elle s’est projetée dans de nombreuses manifestations professionnelles (de la bourse du grain à Paris au Mipim à Cannes). Pour concentrer toujours plus leur implication réciproque, la Flandre et l’Audomarois postulent à la création d’un pôle métropolitain, entre celui de la métropole lilloise et celui de la Côte d’Opale (dont font partie aujourd’hui trois communautés de communes sur les six du périmètre de SOFIE). Président de la CAPSO, François Decoster l’a dit clairement : «Nous consultons le Conseil général et la Région le 1er juillet. Puis les assemblées délibéreront à la rentrée, avant que le préfet ne sorte l’arrêté en fin d’année. Ce n’est pas contre le PMCO (Pôle métropolitain de la Côte d’Opale). Tout reste ouvert.» Le 21 avril a eu lieu une rencontre avec Patrice Vergriete, président de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) et du PMCO. Rien n’a pour l’instant fuité de l’entrevue.