Société Générale veut supprimer près de 950 postes à son siège

Le groupe bancaire Société Générale a annoncé lundi la suppression de 947 postes à son siège, "sans départs contraints", dans le cadre d'un vaste plan de réduction des coûts lancé...

La banque avait rendu public le 18 septembre un objectif de 1,7 milliard d'euros d'économies à horizon 2026 © Sameer Al-DOUMY
La banque avait rendu public le 18 septembre un objectif de 1,7 milliard d'euros d'économies à horizon 2026 © Sameer Al-DOUMY

Le groupe bancaire Société Générale a annoncé lundi la suppression de 947 postes à son siège, "sans départs contraints", dans le cadre d'un vaste plan de réduction des coûts lancé par son nouveau directeur général Slawomir Krupa.

"L'objectif est de regrouper et mutualiser certaines activités et fonctions, de supprimer des strates hiérarchiques pour alléger les processus de décision" et de "redimensionner certaines équipes", a expliqué Société Générale dans un communiqué.

Ces suppressions de postes, qui doivent concerner environ 5% des effectifs du siège (selon la direction), s'inscrivent dans un vaste plan stratégique comprenant "des économies brutes de coûts d'environ 1,7 milliard d'euros à horizon 2026" par rapport à 2022, lancé en septembre par Slawomir Krupa, qui dirige la banque depuis mai 2023. 

Ce montant inclut environ 700 millions à trouver dans des "nouveaux projets lancés dans l'ensemble des entités du groupe afin notamment de rationaliser les systèmes d'information, d'optimiser les processus d'achats ou de simplifier l'organisation", selon le communiqué.

Slawomir Krupa cherche à relancer la banque après une quinzaine d'années en dents de scie sous la houlette de Frédéric Oudéa. 

Aux manettes du groupe comme président ou comme directeur général entre 2008 et 2023, la direction de M. Oudéa - époux de la ministre de l'Education nationale et des Sports Amélie Oudéa-Castéra - avait été rythmée par des crises et des scandales: conséquences de l'affaire Kerviel, mise en cause de la banque dans l'affaire Panama Papers ou encore perquisition l'an dernier au siège sur le dossier d'évasion fiscale "cumcum"...

Dans un courrier aux collaborateurs transmise à l'AFP, la direction met en exergue "des coûts structurellement trop élevés". "Notre responsabilité collective est de rétablir notre compétitivité en baissant notre structure de coûts pour contribuer à améliorer durablement notre attractivité", insiste-t-elle.

En France, le groupe a en particulier fusionné Société Générale et les banques du groupe Crédit du Nord - une filiale - sous l'enseigne SG, visant "une plus grande efficacité du réseau de détail", avec "une base de coûts réduite".

L'humain, variable d'ajustement

La fusion des réseaux de banque de détail en France s'accompagne d'une réduction importante du nombre d'agences - 1.450 agences prévues en 2025 contre 2.100 cinq ans plus tôt - avec 3.700 postes supprimés, un "effort" réparti entre 2023 (environ 30%), 2024 (50%), 2025 (20%), sans départs contraints.

Les économies attendues avec cette fusion étaient déjà intégrées dans le plan de 1,7 milliard d'euros annoncé en septembre, de même que les synergies de coûts prévues avec le rachat de LeasePlan par sa filiale de crédit-bail automobile ALD.

Présentées lundi aux instances représentatives du personnel, les suppressions de postes au siège se feront "au travers de mobilités internes, de transitions d'activité ou de départs volontaires", a précisé Société Générale. La mise en oeuvre de ces mesures est envisagée à l'issue d'une consultation des représentants du personnel dès le deuxième trimestre. 

Plusieurs syndicats avaient fait part ces derniers jours de leurs inquiétudes, d'autant que des informations avaient fuité dans la presse - la direction restant muette.

"L'humain est une fois de plus la variable d'ajustement", a déploré Michaël Plessiet de la CFTC, qui se demande "où est la responsabilité sociétale de l'entreprise".

"C'est devenu une habitude, une mauvaise habitude", a renchéri Marc Durand de Force ouvrière, qui prévoit d'autres suppressions d'emplois à venir.

Pour la CGT, Philippe Fournil évoque "un séisme parmi les salariés", demandant un peu de temps pour analyser le dossier de près de 700 pages envoyé lundi matin aux syndicats, et savoir si les suppressions d'emplois au siège correspondent à des rationalisations ou des arrêts d'activités, voire des délocalisations.

La volonté de la direction de tout régler en trois mois n'est en outre, selon lui, "pas raisonnable, pas acceptable". 

Le groupe Société Générale emploie quelque 56.000 personnes en France, sur 117.500 dans le monde, selon son dernier document de référence.

A 11H55, le titre Société Générale cédait 0,43% à 23.01 euros dans un marché parisien en hausse de 0,13%.

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