SNF soumet déjà aux autorités un projet d’extension

Les membres du SPPPI Flandre-Côte d’Opale (Syndicat permanent pour la prévention des pollutions industrielles) ont accueilli, courant juin, des représentants du groupe SNF, qui doit démarrer avant la fin de l’année les travaux de construction d’une nouvelle unité de production de polymères hydrosolubles à Gravelines, sur un terrain de 33 hectares appartenant au Port de Dunkerque. En raison du contexte épidémique, la réunion s’est tenue de façon virtuelle. L’objet de la réunion portait sur la demande d’extension de SNF qui souhaite créer une entité spécifique de production de monomères techniques, en complément du premier projet pour laquelle une demande d’autorisation environnementale est en cours. Dans son rôle de lieu d’échanges et de concertation sur les questions touchant à l’industrie, à l’environnement, au cadre de vie et à la santé des populations riveraines, le SPPPI souhaitait connaître les raisons de cette demande d’extension, ainsi que les répercussions que celle-ci pourrait avoir sur l’environnement immédiat du site.

Numéro un mondial des polymères hydrosolubles (utilisés notamment dans la production d’eau potable, le traitement des eaux résiduaires ou encore la déshydratation des boues), le groupe français SNF, basé près de Saint-Etienne, emploie plus de 6 000 personnes dans le monde, pour un chiffre d’affaires de trois milliards d’euros, et 22 sites de production. Il revendique 350 000 clients et plus de 47% de parts de marché au niveau mondial. C’est la bonne santé du secteur, alliée à une volonté de disposer d’un site stratégique proche de ses fournisseurs de matières premières et d’un port pour faciliter les exportations, qui a conduit SNF à choisir Gravelines comme lieu d’implantation d’une de ses deux nouvelles unités de production. Cela représente un premier investissement de 160 millions d’euros devant conduire au recrutement de 160 à 180 salariés. Mais, alors que les travaux n’ont pas encore démarré, le groupe a déjà déposé un dossier d’autorisation d’extension qui porte sur la création d’une entité spécifique, «SNF Flocryl», afin d’y produire de nouveaux monomères techniques appelés «VIFO» et «ATBS», dans deux ateliers distincts, le premier pour une production de 4 000 tonnes par an, le second de 20 000 tonnes. «Pour rester leader, SNF doit s’adapter en permanence à la demande du marché. C’est la raison de la création de cette entité spécifique qui vient marquer l’aspect stratégique du site mais aussi répondre aux besoins à moyen terme en monomères techniques pour le groupe», explique Philippe Fanucci, directeur du projet, tout en précisant que cette extension n’aurait pas d’impact sur la faune, la flore et les habitats, et que les cercles de danger restaient dans la limite actuellement définie. Il a également insisté sur l’utilisation par l’industriel de nouvelles technologies pour limiter l’utilisation de l’eau dans le process, ce dont le SPPPI a pris acte.