SKF plane sur le marché des roulements
SKF Aeroengine, entreprise suédoise spécialisée dans la fabrication de pièces mécaniques pour moteurs d’avion, a inauguré sur son site valenciennois, le 21 janvier dernier, sa nouvelle chaîne de production dédiée à des roulements qui équipent le nouveau moteur des avions de ligne.
Sous-traitant de Safran et d’autres entreprises aéronautiques (Airbus, Boeing, le chinois Comax…), le suédois SKF fournit les roulements des moteurs d’avion depuis des lustres sur son site de Valenciennes. Les nouveaux avions des trois grandes séries mondiales (A320 Néo, 737 et Comax) voient leur moteur changer. A travers le programme “Leap” de Safran, SKF va décliner des milliers (voire des dizaines de milliers) de roulements sur les nouveaux aéronefs. «A peine cinq entreprises dans le monde savent faire plus ou moins ce que nous savons faire», rappelle Gilles Ofcard, directeur du site. L’activité a progressé de 22% l’an dernier. En septembre 2018, la direction a donc lancé une nouvelle ligne de fabrication de roulements, après l’avoir produite sur d’autres machines afin de pourvoir aux besoins grandissants du marché. «Dans un contexte où l’aviation mondiale forme 27 000 avions et 4 milliards de passagers par an, nous sommes sur une chaîne d’approvisionnement de pièces qui double», résume Florent, responsable opérationnel de la nouvelle chaîne. SKF produit actuellement 10 à 15 roulements par jour (de 20 à 800 mm). La nouvelle chaîne de production rassemble 11 machines pilotées par un groupe de 9 «leapers» qui se relaient en trois postes. Un robot à bras articulé réalise les opérations d’apport d’outils et de matière, ou de pilotage de machine au fil de la production. Ce bras est connecté à un programme informatique et puise ses informations dans un “cloud» dont les données sont actualisées régulièrement.
Croissance globale et particulière
«On apporte une grande qualité à nos clients en travaillant au micron. Nous disposons d’une traçabilité totale sur nos pièces, car nous conservons toutes les données de nos pièces pendant 30 ans. Cet archivage se numérise désormais», explique Gilles Ofcard. Optimiste quant à l’avenir, le site de Valenciennes a investi 5 millions d’euros dans cette nouvelle chaîne dont la production pèse aujourd’hui moins de 10% de l’activité totale du site. En 2019, cette part pourrait doubler suivant la même courbe que l’activité globale du site qui, avec 100 millions d’euros, a crû de 22% entre 2017 et 2018. Conséquence : une tension sur les prix point à l’horizon. A travers cette nouvelle chaîne, c’est aussi un tournant vers des pièces pour moteurs moins énergivores (-15% de kérosène) et de plus grande valeur ajoutée. SKF emploie actuellement 650 personnes à Valenciennes, dont un peu moins d’une centaine d’intérimaires.