Sip, 300 constructions pour changer son image
la Société immobilière picarde (Sip) a annoncé début février la construction cette année de 300 logements, 420 réhabilitations et une volonté de s’inscrire comme un acteur de l’habitat social dans la Somme, à l’inverse de sa réputation.
Le bailleur social est revenu sur son bilan de l’année écoulé et sur ses perspectives pour l’année 2015 au cours d’un petit déjeuner sans omettre de renier sa réputation de “logeur de riche”. Depuis le changement de stratégie instauré en 2009 : « On se redresse. La Sip n’a pas les mêmes problèmes que l’Opac. On a même engagé un prospecteur afin d’avoir du foncier disponible ce qui était un problème pour nous », développe le directeur général Alain Herreng. L’annonce est importante car le généraliste de l’habitat, dont la Chambre de commerce et d’industrie est actionnaire principal, va doubler sa production. Ce seuil de 300 logements n’a jamais été atteint dans son histoire.
Se défaire de cette réputation
« Cela fait 15 ans que je travaille ici et cela fait 15 ans que j’entends dire que la Sip loge des riches », se désole Nicolas Gaspard, le directeur de la clientèle. Cette réputation tient à 260 logements non conventionnés acquis dans les années 1970 par le bailleur social. Pour se défendre, Nicolas Gaspard n’hésite pas à sortir les chiffres : « 78% de nos attributions au cours de l’année écoulée ont été faites au profit de ménages ayant un revenu inférieur à 60% des plafonds de ressources HLM, des publics prioritaires ou défavorisés. » Au début de l’année 2015, la Société immobilière picarde assure la gestion locative de près de 10 700 habitations et locaux commerciaux. Le bailleur social a réalisé 1 188 attributions de logements. Les directeurs présents n’ont pas hésité à mettre en avant le relogement de familles sortant de foyer d’hébergement. Ces derniers ont même appuyé sur le fait que ces personnes n’étaient pas seulement relogées dans des quartiers difficiles comme Étouvie pour mettre en avant une politique de peuplement.
Un changement de politique
« Aujourd’hui, nous accompagnons ces travaux d’une nouvelle politique de peuplement. C’est vrai que, par le passé, on a sans doute centralisé certains profils. Actuellement, il y a plus d’actifs que d’inactifs sur la résidence du Pays d’Auge », explique Christophe Mariette, le directeur du patrimoine. Ces changements s’accompagnent d’une volonté de casser les clichés dont certains quartiers pourraient être victimes.
Les Coursives, ce quartier résidentiel “blacklisté” rien qu’à son évocation a été renommé “Résidence du pays d’Auge” avec une certaine réussite. « On s’aperçoit que les gens ne sont pas réticents à visiter ces appartements dont l’entière sécurisation a été terminée », évoque Christophe Mariette. Une zone dans laquelle la Sip souhaite s’inscrire et accompagner la ville dans la restructuration. Le bailleur social a d’ailleurs fait des propositions en ce sens auprès des élus et s’affirme favorable à des commerces en façade pour la galerie des Coursives.
Alexandre BARLOT