S'inscrire dans l'excellence territoriale

En 2016, Entreprises et Cités, organisation entrepreneuriale et patronale nordiste, se transforme en fonds de dotation et se dote d'une double vocation d'actionnaire et de mécène. Ce modèle d'entreprise à mission est aujourd'hui en ordre de marche.

Olivier Pagezy et Pascal Boulanger, respectivement directeur général et président du Fonds de dotation Entreprises & Cités.
Olivier Pagezy et Pascal Boulanger, respectivement directeur général et président du Fonds de dotation Entreprises & Cités.

 

 

Olivier Pagezy et Pascal Boulanger, respectivement directeur général et président du Fonds de dotation Entreprises et Cités.

Le championnat européen des mini-entreprises à Lille en juin 2019, le campus Sport Santé 2020 du Lille Université Club (LUC), le Centre de recherche sur la longévité de l’Institut Pasteur de Lille et le Hangar Créatif by Entreprises et Cités de l’Université catholique de Lille sont les quatre premiers projets au financement desquels le Fonds de dotation Entreprises et Cités a décidé de mécéner, à hauteur respectivement de 120 000 € sur 2018 et 2019, 80 000 €, 200 000 € et 300 000 €, soit un montant de 700 000 € sur une enveloppe annuelle de 2 millions d’euros de financement pour 2018, sa première année d’exercice.

«Entreprises et Cités a une double vocation : actionnaire et mécène»

«Le meilleur outil»

«Nous n’avons pas voulu faire dans le caritatif, mais dans l’excellence du territoire», a expliqué Pascal Boulanger, président de ce fonds de dotation, lors de la présentation à la presse, le 6 février, de cette nouvelle entité. Créée en 1936 sous l’appellation Groupement patronal interprofessionnel, devenu Maison des professions en 1975 et Entreprises et Cités en 1999, elle a d’abord été très axée social avec, à son actif, le 1% logement, les allocations familiales, la médecine du travail, puis les services à l’accompagnement du dirigeant dans ses problématiques RH, financement, management…, et plus récemment sociétal, avec Réseau Alliances. «Nous avons pensé que le fonds de dotation était le meilleur outil pour pérenniser notre mission, nos actifs, notre culture et pour renforcer notre visibilité autour d’une stratégie commune : le bien commun du territoire.», a expliqué Pascal Boulanger, président du Fonds de dotation Entreprises et Cités, convaincu d’ouvrir ainsi «le quatrième chapitre d’Entreprises et Cités». «Aujourd’hui, Entreprises et Cités a une double vocation : actionnaire et mécène», a détaillé Olivier Pagezy, directeur général de l’entité, expliquant que «l’actuel débat public autour des entreprises à mission valide complètement l’intuition des fondateurs du fonds de dotation, à la fois actionnaires de business classique et en même temps tournés vers l’intérêt général» : «Nous ne sommes pas dans le discours. Nous nous sommes transformés et avons envie de partager notre cheminement». Notamment à la mission «Entreprise et intérêt général» confiée par Nicole Notat et Dominique Senart, sur le statut de l’entreprise dans le cadre du PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises).

«Nous sommes dans le top 3 des fondations privées de la région»

Actionnaire…

En tant qu’actionnaire d’une plateforme de solutions financières, managériales et relationnelles innovantes comptant quelque 3 000 collaborateurs, Cité des échanges, groupe IRD, Vilogia, Alliance emploi, mais aussi Les Fées solutions, Club Héliom, le Comité Grand Lille, ou encore CoBoost, Resalliance services et Partajob, dont il veut faire des leaders dans leur domaine, Entreprises et Cités «sera exigeant et surtout impliqué dans leur développement». Comprendre qu’il n’est pas question d’«amputer leur développement (au profit de) nos bonnes œuvres». «Notre mécénat, c’est un mélange de dividendes venant de nos filiales et de dons collectés auprès de personnes physiques et morales», l’éligibilité à l’appel public à la générosité (APG) lui ayant été reconnue en janvier.

et mécène

En tant que mécène dans une triple ambition d’attractivité, d’innovation technologique et sociétale, et d’excellence territoriale, Entreprises et Cités s’est fixé quatre objectifs : soutenir des projets d’excellence territoriale, favoriser l’esprit d’entreprise, mécéner la réussite et accompagner les projets structurants. Les projets éligibles doivent être à but non lucratif, exclusivement sur le territoire des Hauts-de-France, en lien avec les valeurs et les axes stratégiques du fonds, s’inscrire dans une vision durable, à l’efficacité mesurée et mesurable en termes d’impact positif pour le territoire. Pour son premier exercice, le fonds a été doté d’une enveloppe de 2 millions d’euros de financement. «2 millions, c’est un rythme de croisière que nous espérons atteindre. Nous intervenons sur une sélection volontairement restreinte de projets, mais avec des montants unitaires financiers conséquents et en co-mécénat avec d’autres acteurs du territoire.», a indiqué Olivier Pagezy. Sur la trentaine de projets reçus à ce jour, quatre ont été validés lors du conseil d’administration du 26 janvier et six sont en phase d’étude avancée pour une décision en avril. Sur l’année, ce sont une dizaine de projets qui devraient être financés pour une quarantaine instruits, soit un taux de sélection de 20 à 25%.

Cap sur le digital et l’essaimage territorial

Outre le développement de nouveaux projets, Entreprises et Cités entend travailler à l’essaimage de sa marque sur l’ensemble du territoire des Hauts-de-France, à l’instar du naming «by Entreprises et Cités» encore à formaliser avec l’Université catholique de Lille, à l’amélioration de l’impact de ses actions et à l’implication de ses collaborateurs. En tant que plateforme de services aux entreprises, Entreprises et Cités doit revisiter son offre actuelle et «faire sa mue digitale en développant des services en ligne», tout en concrétisant sa «nouvelle orientation d’essaimage territorial d’outils en Hauts-de-France en réponse à des besoins de territoire». La Côte d’Opale et Amiens, qui «sont demandeurs de relations plus dynamiques avec Lille», sont notamment dans le viseur : «Nous pouvons avoir un rôle à jouer dans cette logique d’excellence.» Avec toujours, en filigrane, l’idée d’«aider les meilleurs à être encore meilleurs»…