La forte augmentation des coûts énergétiques va impacter le prix du m3 d’eau potable en 2023

SIDEN-SIAN : de 8 millions d’euros en 2021, la facture va passer à 28 millions en 2023

Le Syndicat intercommunal de l’eau et de l’assainissement du Nord SIDEN-SIAN est allé à la rencontre de ses élus de l’Arrondissement de Dunkerque le 25 novembre dernier à Cassel. L’occasion d’évoquer la très forte augmentation des coûts de l’énergie qui devrait impacter à la fois le montant de l’investissement et le prix du m3 d’eau potable.

De nombreux élus de l'arrondissement de Dunkerque avaient fait le déplacement jusqu'à la salle des fêtes de Cassel pour rencontrer les représentants du SIDEN-SIAN
De nombreux élus de l'arrondissement de Dunkerque avaient fait le déplacement jusqu'à la salle des fêtes de Cassel pour rencontrer les représentants du SIDEN-SIAN

Entre la sécheresse de l’été 2022, les préoccupations liées au changement climatique et l’explosion des coûts de l’énergie, les sujets d’actualité ne manquaient pas pour la Rencontre annuelle de territoire de l’Arrondissement de Dunkerque. Aussi, la salle des fêtes de Cassel était-elle bien remplie et les élus locaux particulièrement attentifs aux propos de Paul Raoult, président du SIDEN-SIAN.

Premier sujet marquant évoqué : l’importante sécheresse que le Nord a connue en 2022. Grâce à l’autoroute de l’eau, une artère de 200 km qui traverse une grande partie du département (200 millions d’euros d’investissement sur 30 ans) et permet la mutualisation de la ressource, les communes du Nord «ont pu passer l’été 2022 sans rupture d’approvisionnement» s’est réjoui le président qui a toutefois rappelé que l’heure était désormais à la sobriété. Une enveloppe de 200 000 euros a ainsi été consacrée à une campagne de communication vers le grand public sur les bons gestes à adopter pour éviter le gaspillage de l’eau, campagne d’ailleurs récompensée par un trophée lors du dernier « Salon des maires » à Paris.

Dans le même temps, la facturation de l’eau potable pour les particuliers est désormais indexée sur leur consommation. «En contrepartie d’une baisse du prix de l’abonnement, chaque foyer bénéficie d’un tarif dit de base pour 80 m3 d’eau consommés par mois que nous appelons de « l’eau indispensable ». Au-delà, nous considérons qu’ils sont dans une consommation « de confort » et un surcoût de 13 % est facturé», détaille Paul Raoult qui ajoute qu’un système similaire pour les professionnels est à l’étude, sachant qu’actuellement, plus ils consomment d’eau, plus le tarif est dégressif, « un non-sens » pour le président « àl’heure où tout doit être fait pour préserver la ressource». 

10 millions d'euros en moins pour l'investissement 

Deuxième sujet de préoccupation pour les élus : l’explosion du coût de l’énergie. Le syndicat a fait ses comptes. De 8 millions d’euros en 2021, la facture va passer à 16 millions en 2022 et à 28 millions en 2023. «Ce sont des chiffres vertigineux», se désole Paul Raoult, «d’autant qu’à la différence des communes, nous n’avons que peu de latitude pour faire des économies. Nous gérons plus de 2 500 stations de refoulement et 280 stations d’épuration qui fonctionnent avec des pompes électriques que nous ne pouvons pas arrêter.

Pour y faire face, les élus réfléchissent à des changements de technologies, moins gourmandes en énergie «mais qui vont nécessiter des investissements et qui ne peuvent pas être installées tout de suite», tempère le président. Pour parer au plus pressé, le syndicat a donc décidé d’étaler son plan d’investissement jusqu’en 2028, soit deux ans de plus que ce initialement prévu. Malgré tout, il ne pourra pas se passer d’une baisse de l’enveloppe budgétaire de 10 millions d’euros par an sur les 80 millions qu’elle compte actuellement. Le syndicat va également travailler sur le sujet des « fuites » sur les canalisations qui grèvent son budget. «Notre objectif est de passer de 80 à 90 % de rendement», confie Paul Raoult.

Par ailleurs, le SIDEN-SIAN a annoncé qu’il sera dans l'obligation d'augmenter le prix du m3 d’eau potable en 2023. «Il nous appartiendra de décider, en concertation avec les élus, du niveau d’augmentation. C’est la seule solution si nous voulons maintenir un niveau d’investissement suffisant», a conclut Paul Raoult.