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Xavier Bertrand, le président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, est venu visiter le 53e Salon de l’agriculture mardi 1er mars à Paris, et inaugurer le premier stand postréforme territoriale.
Le ciel est bas ce mardi 1er mars pour le quatrième jour du 53e Salon de l’agriculture. La pluie n’a pas encore fait son apparition en ce début de matinée. Les badauds sont déjà nombreux à déambuler dans l’immense parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Pour rallier le stand de la nouvelle grande région Nord-Pas-deCalais-Picardie il faut s’armer d’un plan. Ce sera le pavillon 7.1 à l’opposé de l’accueil et des trois principales entrées. Il faut parcourir 600 mètres avant d’arriver à la porte d’entrée où de gigantesques toiles tendues affichent les régions présentes. Elles sont installées entre deux étages de ce bâtiment délabré où les couleurs vives des pancartes se mêlent au gris des échafaudages. Une fois pénétré dans ce lieu il faut emprunter l’allée C et se rendre tout au bout pour enfin découvrir le stand numéro 10, celui de la nouvelle région.
Un stand pour deux identités
Le stand est divisé en deux parties de part et d’autre de cette voie où s’entassent déjà les costumes-cravates en attendant Xavier Bertrand, le président de la région. « L’an dernier, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais étaient face à face. Cette année on est ensemble », sourit Sonia Grasset de la direction de la communication en charge du pôle promotion et salon à la région. « Cette année, on est moins bien placé, mais c’est le hasard du tirage au sort », poursuit Bruno Defives, le responsable du service Agriculture, côté lillois. Le stand est organisé en deux parties avec le salon privé, le stand du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CPRMEM) NordPas-de-Calais-Picardie à ses côtés et les élèves du lycée hôtelier du Touquet à son opposé, jouant avec le sucre sous toutes ses formes. De l’autre côté Saveurs en’Or et Terroirs de Picardie se partagent une vitrine. Derrière l’étal se trouve le restaurant où des produits locaux sont dressés et servis par le lycée Le-Corbusier de Soissons tandis que le Comité régional du tourisme se trouve à ses côtés. Si Xavier Bertrand a validé l’organisation finale, « il est impossible de savoir qui s’est occupé de quelle partie entre Picards et Nord-Pasde-Calaisiens », s’amuse Sonia Grasset. Lillois et Amiénois se sont partagé le montage et l’organisation sans que cela transparaisse dans le résultat final.
Un président qui se fait désirer
Une fois le tour fait de ce petit coin de Nord-Pas-de-Calais-Picardie en pleine région parisienne, la petite foule présente patiente tranquillement en attendant l’arrivée de Xavier Bertrand. Ce dernier vient de voir les éleveurs et s’attarde dans les allées. Il déguste tranquillement des produits du terroir sur le stand “Bienvenue à la ferme” juste derrière. Une fois terminée sa bouchée, il continue à déambuler dans les allées à la rencontre des producteurs de la région. Au détour du stand du Syndicat du maroilles, il tombe nez à nez avec la nouvelle miss France, Iris Mittenaere. Cette dernière est poursuivie par une horde de caméras et de photographes épiant chacun de ses gestes. Le président lui continue son parcours saluant chacune des personnes présentes sur la dizaine de stands ayant apporté un petit bout du Nord-Pas-deCalais-Picardie. Pendant ce temps-là, sur le stand de la région, le Lillois Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports vient de faire son arrivée suivi de ses gardes du corps. L’ancien président du département du Nord (2011-2014) donne dans les poignées de main amicales et les larges sourires. Il n’est pas en terre inconnue sur ce stand. Xavier Bertrand arrive enfin. « Il est comme Sarkozy, il est petit. Il devrait monter sur un escabeau », lâche cette habitante du Pas-de-Calais venue avec son mari pour visiter le salon. La foule est dense, les mains se lèvent pour brandir les téléphones portables. Les flashs crépitent. Il difficile d’apercevoir Xavier Bertrand, qui rend plusieurs centimètres à cette Miss France made in Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Dans l’assistance, pas de cris, ni d’insultes comme ont pu les recevoir les membres du gouvernement. Tout se passe dans le calme. Sous la photo grand format du quai Bélu d’Amiens, Olivier Leprêtre – président du CRPMEM – est le premier à prendre la parole.
La défense de la région
« La grande région nous la vivons depuis toujours en matière de pêche. Je suis heureux d’être aux côtés des agriculteurs aujourd’hui car nous traversons les crises en tentant de nous adapter et d’innover, nous attendons de la région qu’elle nous accompagne », espère Olivier Leprêtre dans son micro. Christophe Bruisset – président de la Chambre régionale d’agriculture Nord-Pas-deCalais-Picardie – prenant la suite, n’en demande pas plus : « J’aimerais que l’on soit fier d’être du Nord-Pas-de-CalaisPicardie, déclame-t-il sans oublier de rappeler que : La région a été la première à apporter son soutien aux éleveurs. » Les éleveurs. Les « paysans » comme aime à les appeler Xavier Bertrand fut le centre de son discours. « Le mot paysan n’est pas péjoratif. Derrière la dimension économique, il y a des gens, un métier et un paysage. On ne pourra pas conjuguer l’avenir de la France, si l’on ne garde pas nos paysans. Il faut changer les habitudes et même si cela coûte un “tiot” peu plus cher il faudra le faire pour conserver nos produits. Derrière c’est de la vie, c’est de l’emploi, ce n’est pas seulement avec une inauguration. La région ne pourra pas tout mais la région ne restera pas les bras ballants. Soyez prêts à mettre un peu plus en tant que consommateur si cela va directement à nos paysans », a-t-il clamé devant une foule attentive. Voilà, il est midi. La foule commence à se disperser. Xavier Bertrand prend le temps de faire des selfies, de discuter avec des jeunes avant de s’envoler à l’autre bout du salon. Il est attendu pour la présentation des races régionales et la remise des trophées pour la “Journée de l’élevage Nord-Pas-de-Calais-Picardie” sur le ring “Bovins”. Cette fois, le ciel est devenu noir et la pluie bat son plein.
Alexandre BARLOT