L’Insee Grand Est vient de faire paraître une enquête sur le secteur des services aux entreprises et son poids au niveau de l’emploi. D’après les chiffres fournis, le secteur s’affiche comme sous-représenté dans la région. Il représente 12,5 % de l’emploi salarié marchand. Inquiétant ?
Un emploi sur huit dans le secteur marchand ! C’est ce que représentent, en termes d’emploi aujourd’hui, les services aux entreprises dans le Grand Est. «En 2017, ces activités représentent 157 000 salariés dans la région Grand Est, soit 12,5 % de l’emploi salarié marchand. Plus de la moitié travaillent dans des établissements dont l’activité principale consiste à fournir des services administratifs de soutien. Les activités spécialisées, scientifiques et techniques regroupent quant à elles un tiers des salariés du secteur et les activités informatiques 9 %. La taille des unités productives varie fortement entre ces trois sous-secteurs. Ainsi les salariés des petites et moyennes entreprises sont minoritaires dans les services administratifs et de soutien et les services informatiques tandis qu’ils représentent plus des deux tiers des effectifs des activités spécialisées, scientifiques et techniques au sein desquelles exercent en outre de nombreux travailleurs indépendants», assure l’Insee Grand Est dans son enquête «Services aux entreprises : un emploi sur huit du secteur marchand», parue au début du mois. Nettoyage des bâtiments, activités juridiques et comptables, services liés à la sécurité, programmation et conseil informatique, activités liées à l’emploi, architecture en passant par les études et les analyses techniques, la publicité, la communication ou encore la location de véhicules et le conseil de gestion, le spectre est large.
Spécificité régionale
Constat établi par l’Insee régional : «les services aux entreprises sont sous-représentés dans la région (…). Le poids des services aux entreprises est relativement faible dans le Grand Est parce que les activités relevant de l’informatique et des activés spécialisées, scientifiques et techniques sont globalement sous-représentées dans la région.» D’après les chiffres fournis par l’Insee, «les services informatiques, en particulier, ne regroupent que 9 % des salariés relevant des services aux entreprises (…). En revanche, les services administratifs et de soutien sont légèrement surreprésentés dans la région, principalement du fait du poids important des services d’entretien des bâtiments.» Cette répartition de l’emploi apparaît spécifique à la région Grand Est, le tout avec une forte majorité d’ouvriers et d’employés. «Les services administratifs et de soutien se singularisent au sein de l’ensemble du secteur avec une très forte proportion d’employés et d’ouvriers parmi les salariés.» Les travailleurs indépendants (emploi non salarié) sont, quant à eux, très présents dans ce secteur (voir encadré). Côté répartition géographique : «dans le Grand Est comme ailleurs, les activités de services aux entreprises, se concentrent dans les zones où l’activité économique est la plus importante. Les zones d’emplois de Strasbourg, de Nancy, de Metz, de Mulhouse et de Reims, rassemblent ainsi les deux tiers des salariés du secteur, contre la moitié tous secteurs confondus.» Point à relever : «la domination des zones les plus peuplées n’empêche pas un dynamisme prononcé des services aux entreprises dans des zones d’emplois plus petites comme Forbach ou encore Épernay.» Pas de fracture territoriale en vue sur ce secteur, c’est déjà ça…
Les indépendants en force
12 % ! C’est ce que représentent les services aux entreprises au niveau de l’emploi non salarié dans le Grand Est. L’Insee régional dénombre 22 000 travailleurs indépendants dans ce secteur et 40 % sont des micro-entrepreneurs. «La majorité exerce des métiers relevant des activités juridiques, du conseil de gestion et de l’architecture et de l’ingénierie. Près d’un cinquième cumulent leur activité avec un emploi salarié, exercé dans le même secteur ou non», peut-on lire dans l’enquête de l’Insee. Dans l’ensemble, l’emploi non salarié semble croître plus rapidement que l’emploi salarié dans le secteur des services aux entreprises «y compris dans certaines activités où le travail non salarié reste très minoritaire comme le nettoyage.»