Stratégie
A Embreville, Serdym se diversifie
Spécialisée dans le tri de verre, l’entreprise d’Embreville dans la Somme s’est lancée, durant une baisse d’activité, dans les meubles et objets en palettes. Les ventes se développent.
Dans l’atelier bien protégé, deux salariés s’occupent de débiter les palettes et de fabriquer des paniers à chiens. La scène ne se déroule pas dans une menuiserie mais au sein d’une entreprise de tri de verre : Serdym à Embreville.
D’habitude, l’entreprise travaille pour de grands noms comme les Verreries Brosse à Bresle-sur-Bresle, Verescence à Mers-les-Bains, ainsi que d’autres donneurs d’ordre en Allemagne, Belgique… Ses 52 salariés trient, calibrent, aspirent, soufflent et conditionnent des pots de cosmétiques ou alimentaires, des flacons, des fioles… mais la Covid est passée par là.
Une diversification écoresponsable
Après un premier confinement passé sans embuches grâce aux stocks, à partir de juin, l’activité a été compliquée avec une baisse de 30% et le recours au chômage partiel. Florence Vazpontifice et Sophie Roquet, les co-gérantes de la société qu’elles ont fondée en 2012 à Friville-Escarbotin décident alors de donner une seconde vie à des palettes abîmées pour que l'activité continue.
Le salon de jardin dans la cour de l’usine était en mauvais état. Un second en palette, peint en blanc et gris, a été installé : « Celui-là ne cassera pas », s’amusent-elle. Puis la collection s’est enrichie jusqu’à créer un véritable showroom pensé en trois espaces : maison, jardin, animaux.
Y sont notamment exposés : un lit, un îlot central de cuisine, une penderie, des réserves alimentaires, des range-bottes, un meuble télé, des arbres à chat, des paniers à chiens… Ces créations, vendues brutes, sont à retrouver sur le site Facebook de l’entreprise https://www.facebook.com/flore...
"Nous sommes admiratives du travail de nos salariés"
Même durant le confinement, il est possible de réserver via le site et par téléphone. Après des portes ouvertes organisées mi-mars, les devis et commandes affluent comme avec des demandes d’aménagement de placards, de buffets, de range-vélos… Une seconde journée portes ouvertes est déjà programmée le dimanche 16 mai. Devant ce succès, un emploi pourrait être créé.
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’activité tri de verre a retrouvé des couleurs fin septembre, à tel point qu’en février six personnes en contrat à durée déterminée sont venues enrichir les effectifs : « Nous sommes toujours restés confiantes, assurent les deux co-gérantes. Nos grandes qualités reposent sur la qualité, le délai, la réactivité… Nos clients sont de plus en plus exigeants et appliquent la tolérance zéro. Nous sommes admiratives du travail de nos salariés qui trient, lorsqu’ils sont faciles, plus de 1 000 flacons à l’heure et 500 quand ils sont difficiles. »