Senlis et Chantilly : leur plan d’attaque pour doper le tourisme
Les deux villes phares du sud de l’Oise ont décidé d’unir leurs forces pour attirer et surtout retenir les touristes sur leur territoire. Lors d’un premier séminaire au Parc Astérix, élus et professionnels du tourisme ont arrêté une stratégie commune et une série d’actions à concrétiser rapidement.
Chaque territoire se bat avec ses propres armes économiques. Celles de Senlis et Chantilly, toutes deux labellisées “Ville d’art et d’histoire”, reposent en grande partie sur un patrimoine d’exception, héritage de siècles où s’est construite l’histoire avec un grand “H” : les ruelles médiévales de Senlis, berceau de la dynastie des Capétiens, habituée des tournages de films d’époque, sa cathédrale, ses musées, le Domaine de Chantilly et ses jardins dessinés par Le Nôtre (430 000 visiteurs par an), les Grandes Écuries, l’hippodrome et ses rendez-vous chics et choc, sa culture équestre… Sans oublier l’autre poids lourd situé à quelques encablures : le Parc Astérix avec ses 1 850 000 visiteurs en 2016, ses 200 emplois à l’année, auxquels s’ajoutent 400 saisonniers. Cette région de l’Oise, si proche de Paris, attire un fort public mais comment faire pour donner à ces visiteurs d’un jour l’envie de rester ? Au lieu de jouer la concurrence, pourquoi ne pas conjuguer les talents et les mettre au service d’une même cause : la dynamisation du tissu économique et touristique ? Cette idée, initiée par le député-maire de Chantilly voici quelques années, a fait son chemin : « Nos offices de tourisme ont la volonté de travailler sur des axes communs. Une première réunion, il y a un mois, nous a permis de préciser ce que nous pouvions faire ensemble », expliquait Manoëlle Martin, viceprésidente du conseil régional lors du deuxième acte fort de ce partenariat, le séminaire tourisme qui a réuni, le 6 avril dernier au Parc Astérix, responsables de sites touristiques, d’hébergement, de restaurants et commerçants adhérents aux offices de tourisme des deux villes.
Forger une identité à ce territoire
« L’idée est d’inciter le touriste, qu’il s’agisse de familles, de couples, de personnes venues pour travailler, à passer au moins une nuitée sur notre territoire. Il y a un potentiel énorme », estimait Isabelle Wojtowiez, maire adjointe de Chantilly et présidente de l’office de tourisme. « On s’est mis dans la peau du client, il est important que les territoires s’approprient cette démarche », expliquait Stéphane Rouziou, directeur d’Oise tourisme, avant d’énoncer les quatre cibles de leur stratégie commune : familles avec enfants, couples sans enfants à charge, couples seniors et pros du business. « Ces derniers sont une clientèle intéressante, il faut avoir des messages forts, récupérer leurs coordonnées, proposer une logique de capacité d’accueil… » Selon lui, l’offre touristique se devra d’être diversifiée, très souple, mais également ludique pour les parents avec enfants.
Développement de transports innovants, harmonisation des tarifs entre Senlis et Chantilly et idée de la création d’un pass commun ont fourni des pistes de réflexion sur les problématiques de mobilité, tout comme l’idée de séjours sur mesure proposés via Internet. Tandis que Jérôme Bascher, président de Senlis Sud-Oise évoquait l’idée d’une possible fusion entre les offices de tourisme avant d’annoncer la prochaine liaison verte entre les deux villes, Éric Woerth, président de l’Aire cantilienne, soulignait quant à lui la nécessité de définir une identité propre à ce territoire patrimonial et touristique : « Les Hauts-de-France, c’est bien loin. Nous sommes plus près de la région parisienne. Je ne pense pas que d’autres territoires possèdent une cité médiévale de la qualité de Senlis, un domaine comme celui de Chantilly et un parc d’attractions comme Astérix. »