Sénatoriales: stabilité en vue sur la route des européennes et de 2027
Calme plat sur la chambre haute ? La droite et le centre devraient maintenir leur domination à l'issue des élections sénatoriales dimanche, mais plusieurs rééquilibrages se jouent en coulisses avant les...
Calme plat sur la chambre haute ? La droite et le centre devraient maintenir leur domination à l'issue des élections sénatoriales dimanche, mais plusieurs rééquilibrages se jouent en coulisses avant les batailles annoncées des européennes et de 2027.
Plus de 79.000 grands électeurs sont appelés aux urnes dans une quarantaine de départements pour ce scrutin discret et indirect, qui peine toujours à passionner les foules.
Environ la moitié de l'hémicycle est renouvelable comme tous les trois ans, avec 170 des 348 sièges en jeu dans de nombreux territoires, des Landes au Pas-de-Calais en passant par Paris, l'Île-de-France, la Nouvelle-Calédonie ou Mayotte.
Dans les départements où sont élus un ou deux sénateurs, l'élection a lieu au scrutin majoritaire à deux tours (un tour le matin, l'autre l'après-midi); et dans les autres départements, elle a lieu au scrutin proportionnel de liste à un tour.
Dans son fief des Yvelines, le président du Sénat Gérard Larcher (Les Républicains) n'a pas de souci à se faire sur son élection pour un sixième mandat de sénateur, ni d'ailleurs sur sa future confirmation à la présidence lors d'un vote le 2 octobre, lui aussi sans suspense.
Car malgré les divergences du groupe LR à l'Assemblée nationale, la droite sénatoriale avance plutôt unie dans le sillage de son patriarche: avec 145 membres contre 64 pour le deuxième groupe du Sénat - le groupe socialiste -, Les Républicains ont de quoi voir venir, surtout si leur alliance avec l'Union centriste (57 sénateurs) d'Hervé Marseille reste aussi solide.
Philippe "tisse sa toile
"Il y a quelques départements où nous n'avons pas pu faire l'union", note néanmoins le chef de file LR Bruno Retailleau, citant Paris ou l'Essonne.
Le mode de scrutin, en effet, favorise la stabilité malgré sa complexité. Et le corps électoral, issu à 95% des conseils municipaux, fait de ces élections un reflet des dernières municipales, où la droite avait réalisé de bons scores dans les villes de taille moyenne.
Cela ne fait pas les affaires de la majorité présidentielle, et encore moins du parti Renaissance, qui peine à convaincre localement les grands électeurs sur le bilan du gouvernement. Déjà très minoritaire au Sénat et réparti dans plusieurs groupes, le camp d'Emmanuel Macron tentera surtout de limiter ses pertes.
Plusieurs observateurs interrogés le voient néanmoins compenser cette situation par une percée du parti Horizons d'Edouard Philippe, qui semble distiller des candidats dans toute la France sans susciter la rancœur de Renaissance.
"Ca ne sert à rien de se battre quand tu as moins de chance d'être élu que ton pote", résume un cadre du parti présidentiel.
"Nous continuons de tisser notre toile au Sénat", glisse Pierre-Yves Bournazel, le chef du pôle élections d'Horizons qui aborde ce scrutin avec "humilité" mais aussi "une volonté de poursuivre son implantation territoriale".
Union à gauche
Le renforcement possible de l'Union centriste, et son positionnement, sera également scruté, car ce groupe allié de la droite comporte plusieurs proches de la majorité présidentielle - dont plusieurs MoDem - qui votent parfois contre la droite.
Ces incertitudes et ces rapports de force peuvent-ils sourire à la gauche ? Alliés dans une quinzaine de territoires, les socialistes, les communistes et les écologistes veulent se renforcer, et visent la barre des 100 sénateurs à eux trois (91 actuellement).
"100 sénateurs de gauche dimanche soir, ce sera un bon résultat", estime Pierre Jouvet, secrétaire général du PS, tout en rappelant que "l'objectif premier" sera de "rester le deuxième groupe au Sénat".
L'accord n'inclut pas La France insoumise, mal implantée localement et absente de la chambre haute, et ne saurait présager d'un avenir en commun aux européennes de juin 2024, où chacun est déterminé à partir de son côté.
Le PS et EELV n'ont pas apprécié, d'ailleurs, que LFI utilise le logo de la Nupes pour les sénatoriales, jugeant vendredi dans une lettre que cela "abime l'image et la confiance mutuelle" de cette union.
Actuellement absent de la chambre des territoires, le Rassemblement national est prêt, de son côté, à s'infiltrer dans la moindre brèche pour faire élire une petite poignée de sénateurs.
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