Sénatoriales à Paris: un air de répétition avant les municipales
A Paris, entre rassemblement à gauche et dissidences à droite, la campagne à bas bruit des élections sénatoriales a déjà des airs d'affrontement municipal, à moins de trois ans de...
A Paris, entre rassemblement à gauche et dissidences à droite, la campagne à bas bruit des élections sénatoriales a déjà des airs d'affrontement municipal, à moins de trois ans de la bataille de 2026 pour la mairie.
Huit listes concourent pour les douze sièges de la capitale: à gauche la principale regroupe le PS, EELV, le PCF, Paris en commun et Génération.s et pourrait obtenir huit sénateurs (contre sept actuellement).
A droite, trois listes sont en lice, une officielle soutenue par la cheffe de l'opposition à la mairie Rachida Dati, une deuxième de la présidente de fédération LR et députée européenne Agnès Evren et la troisième du sénateur sortant et ex-LR Pierre Charon.
Pour le tête de liste du rassemblement à gauche, le sénateur socialiste sortant Rémi Feraud, la scène est claire: à "une droite parisienne profondément déchirée" s'oppose "la majorité élue d'Anne Hidalgo", a-t-il posé dès le lancement de la campagne début septembre dans une péniche sur la Seine.
Aux yeux de la droite LR, les membres de la majorité d'Anne Hidalgo "arrivent toujours à s'entendre pour avoir des postes même s'ils ne sont pas d'accord" sur le fond, rétorque Marie-Claire Carrère-Gée, troisième sur la liste officielle. "Ils serrent les rangs pour essayer de municipaliser le scrutin".
Rémi Féraud, proche de la maire de Paris, ne mâche pas ses mots contre Rachida Dati: "La division à droite a été créée par Mme Dati qui a (...) saccagé son camp", en sortant de la liste officielle Agnès Evren, élue dans le XVe arrondissement de Paris, l'un des bastion de la droite dans la capitale.
Les tensions entre les deux femmes se sont apaisées à quelques jours de l'élection. La désignation des grands électeurs en juin assure, sur le papier, l'élection d'Agnès Evren qui devrait siéger au Sénat avec Les Républicains.
La liste LR officielle, ballotée par les dissidences, se positionne quant à elle dans une optique "de reconquête de Paris" en vue des municipales, selon son numéro deux, le maire du XVIe arrondissement et avocat Francis Szpiner.
- Quels choix pour 2026 ? -
"Notre but est de dire aux Parisiens qu'il n'y a pas d'arrondissements considérés comme perdus pour la droite" en mettant en avant des candidats issus notamment du centre et de l'est de Paris, tenus par la gauche, explique-t-il.
Mais selon certains commentateurs, Francis Szpiner cristallise les tensions à droite et pourrait agir comme un repoussoir en défaveur de la liste officielle. Lui est notamment reproché la perte aux législatives de 2022 du XVIe arrondissement.
Rachida Dati reste considérée comme la seule candidate à même de rassembler la droite et de remporter les municipales de 2026.
Pierre Charon, dissident qui doit faire ses voix entre la droite et le camp présidentiel, mène une liste pour "apporter des soutiens à Rachida Dati" en vue de 2026, a-t-il affirmé sur Radio J en début de semaine.
Pour la gauche, l'enjeu est d'obtenir un huitième siège au profit d'EELV: l'adjointe écologiste chargée de la Santé à la mairie de Paris, Anne Souyris, a mis tout le monde "d'accord" sur son nom, estime-t-elle.
L'ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot fait une arrivée remarquée dans l'arène parisienne, en position éligible sur la liste, et suscite les spéculations.
L'union à gauche, "fondée sur un socle anti-Nupes", ne convient toutefois pas à tous en vue de 2026: "on ne pourra pas y faire la même chose", estime un élu de la majorité.
En marge, le sénateur sortant Julien Bargeton, candidat de la macronie dont les voix au Conseil de Paris sont insuffisantes pour lui garantir une réélection, met en avant l'intérêt d'"un sénateur de la majorité présidentielle facilitateur" dans un milieu parisien polarisé.
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