Sénat: Gérard Larcher rempile au "plateau"
Le président du Sénat Gérard Larcher a été confortablement réélu lundi aux commandes de la chambre haute pour un cinquième mandat de trois ans à ce poste, une formalité pour ce ténor de la droite...
Le président du Sénat Gérard Larcher a été confortablement réélu lundi aux commandes de la chambre haute pour un cinquième mandat de trois ans à ce poste, une formalité pour ce ténor de la droite, soutenu par le centre et apprécié au-delà.
Le sénateur des Yvelines a recueilli 218 voix sur 320 exprimées, contre 64 au socialiste Patrick Kanner, 20 à la communiste Cécile Cukierman et 18 à l'écologiste Guillaume Gontard, au premier jour de la session parlementaire.
Huit jours après les élections sénatoriales qui ont maintenu la droite au pouvoir au Sénat, le sénateur âgé de 74 ans rempile donc au "plateau", siège du président de la Haute Assemblée qu'il a occupé de 2008 à 2011 et depuis 2014.
"Le Sénat est plus que jamais au coeur de la vie démocratique", a-t-il déclaré à l'hémicycle une fois élu, à l'aube de débats animés cet automne sur l'immigration ou le budget. Face à "une crise profonde", le président du Sénat a appelé à "rompre avec cette spirale du déclin", invitant ses collègues à "mieux légiférer, moins légiférer".
Un partenaire
Il a aussi envoyé un signal au gouvernement sur l'hypothèse d'une modification constitutionnelle, proposée par l'exécutif sur différents sujets (IVG, Corse, Nouvelle-Calédonie) et qui nécessite l'accord du Sénat: "Notre Constitution ne se modifie pas en fonction des pulsions du moment", a-t-il lancé dans l'hémicycle.
Plébiscité par sa famille politique (Les Républicains), Gérard Larcher a pu compter sur le soutien de l'Union centriste, autre pilier de la majorité sénatoriale, dans un scrutin secret mais sans surprise.
D'autres groupes minoritaires, comme le RDSE (essentiellement des radicaux), le groupe macroniste (RDPI) ou le groupe des Indépendants, à la sensibilité proche du parti Horizons d'Edouard Philippe, n'ont d'ailleurs pas proposé de candidat face à M. Larcher.
La Première ministre Elisabeth Borne, privée de majorité absolue à l'Assemblée nationale, a adressé sur X (ex-Twitter) ses "félicitations républicaines" au président réélu. "Depuis plus d'un an, le travail avec le Sénat a permis d'aboutir à de nombreux accords, utiles aux Français", a-t-elle estimé.
"C'est un partenaire exigeant, talentueux, mais aussi un partenaire fiable", a réagi le ministre des relations avec le Parlement Franck Riester. "Gérard Larcher sait rassembler au-delà de la majorité sénatoriale", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.
Même si la droite a connu une légère érosion lors des sénatoriales du 24 septembre, avec une douzaine de sièges perdus selon les dernières estimations, la reconduction de Gérard Larcher ne faisait aucun doute.
"Il incarne notre institution. Avec lui, on a réussi à relever l'image du Sénat" face une Assemblée nationale "hystérisée", a affirmé le chef des sénateurs LR Bruno Retailleau sur France 2 lundi.
L'hémicycle recomposé mardi
"C'est un président que nous apprécions et qui veille à l'équilibre de la majorité sénatoriale dans sa diversité", a expliqué le président du groupe centriste Hervé Marseille. "Avec lui, le Sénat jouera pleinement son rôle".
Défenseur féroce de la France des territoires, Gérard Larcher a également pointé la nécessité de "remettre les maires au coeur de la décision", une "main tendue loyalement" à l'exécutif.
Troisième personnage de l'Etat, Gérard Larcher est aussi revenu en première ligne ces dernières années pour avoir joué le rôle de "contre-pouvoir" auquel il est très attaché à travers le Sénat. Les différentes commissions d'enquête (Benalla, cabinets de conseil, fonds Marianne...) menées par la chambre haute ont connu un retentissement non négligeable dans le débat public.
Le Sénat "est parvenu à être le point d'équilibre d'une démocratie à la peine. Une assemblée qui assume ses différences", a-t-il assuré lundi.
Le Sénat poursuit mardi sa recomposition avec l'officialisation de la composition des groupes parlementaires, avant le renouvellement du bureau et des commissions prévu mercredi.
La plupart des groupes ont déjà procédé à l'élection de leur président, dont le dernier en date, le groupe de radicaux RDSE composé d'une quinzaine de membres qui a choisi Maryse Carrère (Parti radical de gauche) à sa tête lundi.
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