Sébastien Parise : l’entrepreneuriat comme une liberté retrouvée…

Des yeux pétillants de vie. Un allant que l’on sent à fleur de peau, animé de cette indéfectible volonté qui amène à déplacer des montagnes. «Faire ce que j’ai envie de faire, je pars de zéro, rien ne m’arrête», assure Sébastien Parise. Sur son CV, à côté d’un brillant parcours professionnel dans le secteur des nouvelles technologies, figure cette mention «entreprise de la vie, dompteur de tempêtes, août 1987 à aujourd’hui : 37 ans et 4 mois». Soit l’âge de celui qui passa ses prmeières années dans le quartier de Clichy. «Là, où c’est le plus dur...», précise-t-il. Le chemin d’existence de Sébastien Parise, ce sont ces chiffres qu’il donne, lapidaire : «7 morts évitées de justesse, 60 opérations chirurgicales.» Avant d’ajouter «et encore plus de projets et d’ambitions». Difficultés et harcèlement scolaire qui aurait pu prendre des accents dramatiques, panique de l’enfance, tension familiales… et cette santé qui vacille, bien jeune, lui faisant côtoyer si souvent l’abîme. À 18 ans, on lui retire un rein avant de lui diagnostiquer une maladie génétique rare. Les séjours en milieu hospitalier, il en fera pendant si longtemps son quotidien. Comme un rituel ancré. Comme sur un ring, il encaissera les coups, sans jamais baisser la garde. 

Témoigner...

«Même dans les moments les plus difficiles, qui pouvaient être mes derniers, j’ai toujours nourri des projets, cru à la lumière au bout du tunnel. Les épreuves ont fini par me façonner. Je me suis souvent demandé : «Est-ce vraiment la fin ? Est-ce que je ne mérite pas mieux ?» En somme, vouloir voir grand quand tout suppose que le rideau noir va se tirer. Ne jamais renoncer. Sébastien Parise n’est si un surhomme, ni un super héros. Simplement, de ces êtres sensibles et forts à la fois, puisant au fond d’eux-mêmes des ressources insoupçonnées. «Le fait d’avoir très tôt accepté l’idée de la mort, après tout, nous mourrons tous à un moment ou à un autre, j’en ai déduis que chaque moment est important. Il faut vivre et prendre du plaisir là où on le trouve», poursuit-il. Cet été, le 5 septembre, une énième opération lui fait voir le bout de ce fameux tunnel. Sa lumière s'appelle rémission. «Je vis aujourd’hui ma meilleure vie, une forme de liberté, je n’ai jamais eu autant de projets exaltants.» En 2022, les rencontres de la vie lui font rencontrer une psychogénéalogiste. Éclot l’idée de la rédaction d’un livre. «D’un essai, plutôt», précise-t-il. «Ce n’est pas romancé, je ne cherche pas la compassion. J’ai voulu partager des brides de mon histoire et les mécanismes que j’ai mis en place pour mieux vivre», explique-t-il.

Enfin libre !

De séance en séance, Sébastien Parise confie et livre son ressenti à cette personne tiers, ses doutes, ses espoirs. Une forme d’évasion. Un moyen de se créer des souvenirs. «Car tout cela est derrière moi», dit-il, soulagé de pouvoir pousser une porte nouvelle. Tel le phénix. Il a pris son envol trop longtemps retardé. Il n’omet pas, dans ce récit d’avoir de sincères pensées pour celles et ceux qui l’ont accompagné dans ces combats. En premier lieu, le personnel soignant : «J’ai été au cœur d’une abnégation totale. Quand on passe par là, on mesure tout le dévouement des médecins, des infirmières, de toute la chaîne hospitalière… Tout cela n’est pas assez reconnu.» L’essai, désormais bouclé, construit par thématiques «violences, peur, maladie, échecs...», est intitulé «Enfin libre ! L’apprentissage de la résilience par les épreuves.» Sébastien Parise tient à ce qu’on le sache : «Cet essai est ma manière de rendre tout le bien que l’on m’a donné et de soutenir la médecine. L’intégralité des bénéfices de la vente sera reversée au service urologie de l’hôpital Tenon à Paris qui m’a sauvé des épreuves les plus extrêmes et à l’association Endomind engagée dans la lutte contre l’endométriose.» Enfin libre ! est un témoignage authentique sur une existence, marquée par les épreuves physiques et émotionnelles, mais aussi par un puissant processus de résilience. Un voyage introspectif où chaque expérience vécue devient une opportunité d'apprendre, de progresser, de se transformer. Sébastien Parise transforme ses souffrances en sagesse et invite les lecteurs à réfléchir sur leur propre vie, tout en leur offrant des outils pour surmonter leurs défis personnels. C’est là une sorte de relais d’expérience qu’il transmet.

Projets entrepreneuriaux

L’été a vu Sébastien Parise prendre un virage professionnel, quittant ce statut où il gérait à la fois une activité entrepreunariale (de 2018 à 2024) et une fonction salariée (2020 à 2024). Être acteur de sa propre chance, la construire pierre par pierre : son objectif à présent. Avec cette exigence recherchée, d’abord envers lui-même. Ainsi, il se projette pleinement sur la voie entrepreneuriale sur deux fronts. Le premier dans la conceptualisation d’une crème bio réparatrice. Le second dans la création de bureaux portatifs : «Je veux m’entourer des meilleurs, de compétences.» Dans l'élaboration de son process, son mantra le guide : regarder droit devant, plus que jamais. Avec cette conviction chevillée au corps : «Face à un obstacle, face à une épreuve, quelle qu’elle soit, il ne faut pas être dans le déni. Quand on a un problème, il faut l’affronter, trouver la solution. Retarder le problème ne l'efface pas, au contraire.» Dans Enfin libre !, Sébastien Parise observe : «Le plaisir peut se trouver dans chaque acte de la vie. Regarder des enfants jouer, partager une soirée entre amis, apprécier ce que l’on mange, lire un bon livre… Tous ces moments sont gratuits, accessibles facilement et disponibles si on ouvre un regard neuf sur ce et ceux qui nous entourent.»

«J'ai grandi»

Analysant ses réussites comme ses échecs, il note : «Ces derniers sont surtout des apprentissages de la vie. Ils serviront toujours à celui ou à celle qui est capable de les comprendre, de les intégrer, d’en tirer parti. C’est une manière de vous dire que j’ai pu me relever de certaines situations, vous aussi, vous en avez les ressources !» Ainsi, va le destin de Sébastien Parise, embarqué, dès son plus jeune âge sur des flots peu engageants de l’océan de la vie. Résilient, le voilà lancé sur les eaux entrepreneuriales. Ce battant de tous les instants, au mental d’acier, détestant l’immobilisme, a, là, tous les atouts pour mener son embarcation à bon port. Désarmant d’humilité, il conclut, d’un regard pensif : «Oui, tout cela m’a fait grandir...»