Se faire une toile en Moselle ? Ciné-cool s'impose !

1997-2022. Deux époques aux antipodes l’une de l’autre, sur bien des plans. Dans le maillage culturel essentiel à notre bien vivre ensemble, le cinéma reste bien vivant, source de lien social. La salle obscure demeure un lieu unique. On y passe par toutes les émotions. On y rit, on y pleure, on y est amoureux, on y est en famille, entre génération.

Un succès probant

Initié en 1997 par les Syndicats de Directeurs de Cinémas de l’Est, en partenariat avec les salles du Grand Est, Ciné-Cool est né d’une volonté de développer l’activité des cinémas sur la période estivale. Laquelle une période généralement calme en termes de sorties. L’événement vise à consolider l’assise économique des exploitants sur un segment réputé faible au niveau de la fréquentation. En quelques chiffres, Ciné-Cool 2022 : 10 000 séances, près de 300 000 spectateurs attendus, 73 lieux de diffusion pour près de 350 écrans. Durant huit jours, le public pourra bénéficier de places de cinéma à un tarif unique réduit - 4,50 € la séance - , donnant accès à deux semaines de programmation régulière, mais également à un grand nombre d’avant-premières, en présence des équipes des films. Un menu éclectique entre blockbusters, réalisations grand public, cinéma de genre, films art et essai. En Moselle, six salles (31 en Lorraine) prennent part à l’opération, à Amnéville, Ars-sur-Moselle, Freyming-Merlebach, Metz, Sarrebourg et Sarreguemines. L’occasion pour les spectateurs de retrouver sur le grand écran, Juliette Binoche, Vincent Lindon, Kad Merad, Gérard Jugnot, Line Renaud, Dany Boon, Franck Dubosc, Virginie Efira, André Dussolier, Gérard Depardieu, Fanny Ardant, Benoît Poelvoorde et pléthore d’artistes. Un programme dense où se retrouvent plusieurs générations du 7^e Art hexagonal.

Que dit le public ?

Ciné-Cool 2022 s’ouvre dans un contexte où le cinéma hexagonal et régional sort d’une longue période de doutes liée aux conséquences de la Covid-19. On rappellera, qu’en 2020, les salles furent fermées pendant près de 300 jours. À l’issue de longs mois de restrictions sanitaires qui prirent enfin fin, une étude réalisée par le CNC sur un panel de 1 176 Français permit d’identifier les raisons majeures de l’atonie de la fréquentation et d’envisager les leviers possibles d’une reconquête du public… d’ailleurs toujours en cours. L’enquête fut articulée en mai 2022. En partant de ce postulat : en 2021, la France avait vu une baisse de la fréquentation dans ses salles de 55 % par rapport à 2019. Elle demeurait pourtant le premier pays en Europe en termes de fréquentation, devant le Royaume-Uni (- 58 %), l’Allemagne (- 65 %), l’Italie (- 75 %). Ce repli du public s’expliquait pour cinq raisons principales : la perte d’habitude d’aller au cinéma, la perception du prix du billet, le port du masque, la préférence pour regarder des films sur d’autres supports, le manque d’intérêt pour les films proposés.

L'envie de voir un film

Quant aux personnes ayant franchi les portes des cinémas locaux, leurs motivations sont bien identifiées : l’envie de voir un film, les conditions optimales de son, d’image et de confort offertes par la salle, l’envie de passer un moment collectif entre amis, en famille, en couple et ce désir de profiter d’un loisir qui fait sortir de chez soi et briser la routine du quotidien. On le voit, à la lecture de ces derniers arguments, la magie de la salle obscure ne se dément pas. Ciné-Cool va bien entendu la prolonger. C’est durant huit jours et c’est en Moselle. En 2022, le Syndicat des Directeurs de Cinémas de l'Est et le Syndicat des Directeurs de Cinémas Rhin-Moselle - concepteurs de Ciné-Cool regroupant près de 70 établissements, du circuit itinérant au multiplexe, pour plus de 370 écrans - concoctent un bien bel événement fédérateur, unique en France. Raison de plus pour en profiter, sans modération !