Sciences Po Paris: nouvelle mobilisation d'étudiants pro-palestiniens

Quelques dizaines d'étudiants mobilisés en faveur des Palestiniens ont décidé d'occuper un nouveau bâtiment de Sciences Po Paris jeudi soir au lendemain d'une évacuation par la police d'un autre site de l'établissement, dans le sillage...

Des policiers devant l'entrée de Sciences Po à Paris, le 14 mars 2024 © Thomas SAMSON
Des policiers devant l'entrée de Sciences Po à Paris, le 14 mars 2024 © Thomas SAMSON

Quelques dizaines d'étudiants mobilisés en faveur des Palestiniens ont décidé d'occuper un nouveau bâtiment de Sciences Po Paris jeudi soir au lendemain d'une évacuation par la police d'un autre site de l'établissement, dans le sillage des actions menées dans des universités américaines.

Après la fermeture à 21H00 des grilles du bâtiment historique de l'établissement, situé rue Saint-Guillaume, une journaliste de l'AFP a pu constater la présence d'environ 80 étudiants dans la rue, encourageant et apportant des oreillers et denrées à leurs camarades restés à l'intérieur des locaux après le vote d'une nouvelle occupation décidée lors d'une assemblée générale 

"Même si Sciences Po ne veut pas, nous on est là. Pour l'honneur de la Palestine et tous ceux qu'on assassine", chantaient les étudiants rassemblés dans le calme devant le siège de la prestigieuse école. 

De 50 à 70 étudiants sont susceptibles d'être présents dans ce bâtiment, selon des jeunes militants ou sympathisants du comité Palestine Sciences Po joints par l'AFP. 

Le comité réclame notamment "la condamnation claire des agissements d'Israël par Sciences Po" et "la fin des collaborations" avec toutes "les institutions ou entitées" complices "de l'oppression systémique du peuple palestinien". 

Il réclame en outre l'arrêt de "la répression des voix propalestiniennes sur le campus". 

Mercredi soir, une soixantaine d'étudiants engagés en faveur de la cause palestinienne avaient occupé l'amphithéâtre extérieur d'un campus de l'école dans le 7e arrondissement.

"Après échange avec la direction de Sciences Po, la plupart ont accepté de quitter les lieux" dans la nuit, mais "un petit groupe d’étudiants a néanmoins refusé et il a été décidé que les forces de l’ordre procèdent à l'évacuation du site", a indiqué mercredi matin la direction de l'établissement dans un message à l'AFP.

Elle "regrette que les nombreuses tentatives de dialogue afin qu’ils quittent les lieux dans le calme n’aient pas permis de trouver une autre issue à cette situation".

Une dizaine de tentes avaient été installées dans la cour de ce campus mercredi soir, selon des témoignages recueillis par l'AFP. 

A l'arrivée de la police, "50 étudiants ont quitté d’eux-mêmes les lieux, 70 ont été évacués dans le calme à partir de 00H20", selon la préfecture de police, qui ne déplore "aucun incident".

Cette mobilisation a été organisée par le Comité Palestine de Sciences Po. Elle s'est déroulée alors que plusieurs universités américaines sont prises dans la tourmente provoquée par le conflit à Gaza. 

Selon le Comité Palestine Sciences Po, ses militants ont été "portés en dehors de l'école par plus d'une cinquantaine de membres des forces de l'ordre" et "une centaine" de policiers les "attendaient également dehors". 

"Il y a un double diplôme entre Science Po et Columbia (à New York), donc on a des camarades là-bas et les étudiants communiquent entre eux", a expliqué Hicham, membre du Comité Palestine de Sciences Po. "On se place dans la même ligne que ces universités partout dans le monde.".

Jeudi encore, 150 à 200 étudiants, notamment de l'université Paris 1, ont manifesté place du Panthéon pour protester contre la venue du président Macron pour un discours sur l'Union européenne à la Sorbonne, a constaté l'AFP.

"On refuse que Macron vienne tranquillement à la Sorbonne dans un moment où il y a un génocide en Palestine", a indiqué à l'AFP Lorélia Fréjo, de l'organisation étudiante Le Poing Levé Paris 1.

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