Sarreguemines : atout bois, atout du futur
En France, le chauffage individuel au bois représente la première source d’énergie renouvelable, avec 60 % de la chaleur renouvelable dans le périmètre hexagonal. La biomasse solide demeure majoritairement utilisée pour la production de chaleur. Un nouveau projet en Moselle est actuellement en cours d’édification via une chaufferie à Sarreguemines. Les enjeux sont d’importance pour ce territoire mosellan.
Les études émanant du Ministère de la Transition Écologique, de l’Observatoire des Énergies Renouvelables et autres organismes spécialisés dans ce domaine, abondent dans la même analyse : le nombre de ménages utilisant le bois-bûche comme moyen de chauffage individuel ne cesse de croître. Ils étaient moins de 6 millions en 1999. Ce sont plus de 8 millions actuellement. La part de ces ménages pour lesquels le bois est le moyen de chauffage principal est passée sur la même période de 30 % à 50 %. La biomasse solide représente la première source d’énergies renouvelables dans notre pays : 42,3 %. La combustion de bois, de déchets verts, de résidus agricoles produit plus de 25 millions de tonnes équivalents pétroles. A l’échelle des territoires, on voit s’implanter des centrales biomasses. Elles sont de plus en plus nombreuses dans les paysages de nos villes. Dernier exemple en date en Moselle, celle de Sarreguemines. Une chaufferie biomasse de 8 MW est en cours de construction. Elle est prévue pour utiliser près de 20 000 tonnes de biomasse locale – issue de la forêt – provenant d’un rayon de 60 km. Soit une production de près de 70 % d’énergies renouvelables. La commune de Sarreguemines a choisi Dalkia, à travers sa société Energie Sarreguemines Confluences, pour la création et l’exploitation de son réseau de chaleur. Commencés ces dernières semaines, les travaux suivront un déroulé calendaire en plusieurs phases, d’ici 2022. A terme, un nouveau réseau de canalisations de 18 km apportera une énergie bas carbone avec un prix stable et compétitif.
Un vecteur environnemental et socio-économique
L’alimentation concernera une centaine de bâtiments publics (Ville de Sarreguemines, Communauté d’Agglomération, Centre Hospitalier Spécialisé, Hôpital Robert Pax, Département, Région Grand Est…) et de bâtiments de logements collectifs (Sarreguemines Confluences Habitat, Moselis…). Le réseau de chaleur Beausoleil, porté par Sarreguemines Confluences Habitat, sera repris et interconnecté au nouveau chauffage urbain. Avec un taux d’énergie renouvelables de 70 %, le nouveau réseau de chaleur bénéficiera d’une TVA réduite. Il s’inscrit par ailleurs dans la lutte contre la précarité énergétique et la maîtrise des rejets atmosphériques avec près de 12 000 tonnes de CO2 évitées par an, soit l’équivalent de 6 650 véhicules retirés de la circulation. L’investissement de 24,4 millions d’euros sera porté par Dalkia (dont 8 995 000 euros de subvention du Fonds chaleur Ademe). Le service, annonçant, une ère nouvelle dans l’espace sarregueminois, devrait être opérationnel dans un an. On notera, enfin, aux côtés de l’impact environnemental certain, le poids socio-économique. En France, l’auto exploitation de la biomasse, laquelle est constituée de matière organique pouvant être transformée en biocombustibles, biogaz, biocarburants ou brûlée afin de produire du mouvement, de la chaleur, de l’électricité, est évaluée à 30 000 emplois informels. Emplois qui pourraient croître de 50 % d’ici 2030. A l’échelle du territoire de Sarreguemines, c’est un élément à prendre en compte, dans l’avènement et l’optimisation de la future chaufferie.