SAR donne un autre sens aux routes

Ce site industriel de cinq hectares est discret dans son implantation, et pourtant il abrite un savoir-faire français depuis 1964. Si Lafarge (1988) puis Plastic Omnium (2000) ont été ses actionnaires, SAR est désormais intégrée au groupe Vinci Constructions depuis 2011. Et sa propre histoire marque son évolution : la société a été créée en 1964 pour appliquer les produits fabriqués par Kiffer et Hamaide (KH), producteur de peintures décoratives et industrielles. L'année 1981 lui donne un nouvelle dimension, avec la fabrication de la peinture Sinolack Normandie, devenue un best-seller mondial des peintures routières, enregistrant une production cumulée de plus de 100 000 tonnes. Et elle n'a cessé d'innover, en lançant, notamment, la première peinture à l'eau en 1984... jusqu'à, en 2014, commercialiser les produits de marquage les plus performants jamais certifiés.

Aujourd'hui, ce site fabrique 14 500 tonnes de produits de marquage routier par an (pour les routes et les aéroports), rassemble 70 collaborateurs, enregistre un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros (dont 1,3 million tourné vers la R&D) et exporte 25% de sa production, notamment en Allemagne et en République Tchèque grâce à ses filiales. « En 2005 nous avons obtenu la norme ISO 14001 et en 2013 nous avons mis en place une politique RSE », explique Laurent Armand, le directeur de la filiale à Ronquerolles.

Des produits performants...

Seul fabricant français du groupe Vinci Constructions de marquage routier, devenu spécialiste des peintures routières et urbaines, la SAR se démarque par sa pluralité de ses compétences. Enduits à froid manuels, pulvérisés ou structurés (VNTP), enduits à chaud extrudés, rideau, spray, ou structurés (VNTP), peinture (56% de son activité) et le thermoplastique... le pôle R&D regroupe quatre ingénieurs et cinq techniciens qui mènent des recherches toujours dans l'air du temps, conformes aux réglementations européennes. « Nous avons mis au point une nouvelle technologie permettant de fabriquer une peinture qui sèche très rapidement, en 15/ 20 minutes », met en lumière Laurent Armand.

Du côté industriel, avec un investissement de 1,5 million par an, cette société concentre cinq lignes de conditionnements robotisées, 720 m² de stockage liquide vrac, neuf disperseurs automatisés et 800 m3 de silos de stockage de poudre vrac. Et des bassins de rétention pour éviter la pollution. Des produits qui sont également testés en permanence : la zone de certification française se trouve sur la route entre Crépy-en-Valois et Nanteuil-le-Haudouin.

… et responsables

Malgré la crise économique liée à la covid-19 - dont ont résulté une pénurie de matériaux et une hausse des coûts des matières premières - et de surcroît la hausse actuelle du prix de l'énergie qui l'ont impactée, l'année 2021 marque aussi une autre virage pour la SAR, qui conçoit et commercialise le premier enduit à chaud sans dioxyde de titane (Ti02) et obtient la norme 14044, en 2022, portant sur l'analyse du cycle de vie d'un produit. « Nous entrons dans le management environnemental », explique Laurent Ruhaut, directeur industriel.

Mais cette conscience environnementale n'est pas arrivée l'année dernière, car une large gamme de peintures à l'eau, résistantes, est déjà commercialisée... la gamme la plus performante et la plus durable sur le marché actuellement. « Nous sommes aussi au service de la croissance verte et durable et nous avons un taux de conformité de 95,5%, précise encore le directeur du site, notant qu'ils sont dans une dynamique de retrait des substances CMR (cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction) de leurs formulations. Une politique environnementale d'ailleurs récompensée, dans la catégorie Coup de cœur, par le prix de l'environnement 2021 de WeNow.