Saône-et-Loire : la CPME lutte contre les fragilités d’entreprises
En complément des aides de l’Etat, la CPME de Saône-et-Loire apporte son soutien aux entreprises départementales confrontées à la crise sanitaire.
« Les services de l’Etat ont joué le jeu, notamment avec l’aide des PGE (les prêts garantis par l'Etat, ndlr). Ils ont été indispensables pour éviter la catastrophe. C’est une aide oui, mais il faut la rembourser.. » Thierry Buatois, le président de la CPME de Saône-et-Loire s'inquiète d'une sortie de crise qui n'en serait pas une... Aussi la CPME a-t'elle souhaité apporter un soutien supplémentaire aux chefs d'entreprises, à travers diverses actions, complémentaires aux aides d'Etat.
Au plus près du terrain, « On pousse tout le monde à soutenir les entreprises, les banques, etc. Mais financièrement, nous, on ne peut pas. » La CPME met donc en place un accompagnement d’une autre nature. Elle organise ainsi des rencontres entre chefs d’entreprises : « On essaie de faire profiter les uns et les autres et de les aider psychologiquement » explique Thierry Buatois. D’autres stratégies ont été appliquées comme « l’instauration d’un conseiller départemental à la sortie de crise, et d’un numéro de téléphone unique » poursuit-il. Avec l’objectif d’orienter chaque dirigeant vers le meilleur dispositif de soutien.
Remboursements et trésorerie
Thierry Buatois souhaite également repousser les remboursements des PGE pour « les entreprises qui ont souffert pendant le Covid-19 et qui souffrent encore. Elles vont ont avoir beaucoup de mal en mars-avril de l’année prochaine », détaille-t-il. Entre mars 2020 et fin mai 2021, selon France Stratégie, l’Etat a ainsi accordé 139,5 milliards d’euros au titre des PGE. « Ça été une vraie aide, d’une efficacité redoutable, ça a sauvé beaucoup d’emploi et beaucoup d’entreprises, mais le chiffre ne se faisait plus… » analyse Thierry Buatois.
Ainsi, la CPME propose depuis plusieurs mois un prêt de consolidation : « une avance remboursable ou un prêt bonifié couvrant les besoins en investissement ou en fonds de roulement d’une durée d’amortissement pouvant aller jusqu’à dix ans avec trois ans de franchise et ce, dans la limite de 800 000 € pour les PME. »
La CPME 71, qui compte environ 450 entreprises adhérentes, a pu en aider un certain nombre, notamment pour sauver leur trésorerie. « Je n’ai pas le nombre exact, mais on en a aidé trop… », note inquiet le président. « Si quatrième vague il y a, les répercussions seraient catastrophiques, les sociétés manquent et manqueront de trésorerie ».
Recrutement et pression psychologique
Un deuxième point de vigilance pour Thierry Buatois réside dans le recrutement : « dans tous les secteurs, les sociétés manquent cruellement de personnel ». Une difficulté de taille pour retrouver un équilibre économique. La CPME Saône-et-Loire, consciente de ce danger, réfléchit actuellement à un projet d’aide au recrutement qui prendra probablement la forme d’un forum.
Reste aussi à se préoccuper des hommes... Car si la santé des entreprises compte, le moral des dirigeants a lui aussi été mis à rude épreuve. Sur le département de Saône-et-Loire, « On a le système APESA avec les tribunaux de commerce qui aident à déceler les personnes qui ont besoin d’un soutien psychologique suite à la crise », note le président de la CPME. Un deuxième outil, déjà en place en Territoire de Belfort (90), est en train de se développer sur la Saône-et-Loire. Ce projet a également pour objectif de déceler les chefs d’entreprise qui se sentent mal psychologiquement. Un outil qui prend le nom évocateur de Casque Bleu...
Pour Aletheia Press, Eléonore Chombart