Santo Petranto : «J’ai toujours été passionné par tout ce qui est nouvelles technologies»

Il n’y a pas d’âge pour lancer sa start-up. À 62 ans, Santo Petranto, ancien dirigeant de Focus industrie, entreprise spécialisée notamment dans la construction mécanique, s’est reconverti dans l’impression 3D en créant 3D FT-Lab début janvier. Installé à Bailleul, à l’espace Galilée, sur le parc d’activités de la Blanche-Maison, ce jeune retraité a rapidement fait l’acquisition de la BigRep One et possède désormais la plus grande imprimante 3D au nord de Paris. Son nouveau métier ? Concevoir aussi bien les projets des professionnels que des particuliers.

Santo Petranto : «J’ai toujours été passionné par tout ce qui est nouvelles technologies»

La Gazette : Pourquoi, alors que vous pouviez faire valoir vos droits à la retraite, avez-vous décidé de vous lancer à nouveau dans la création d’entreprise ?

Santo Petranto : J’ai toujours été passionné par tout ce qui est nouvelles technologies. Il y a deux ans de ça, alors que je dirigeais encore Focus industrie, j’ai été invité à l’inauguration de Dagoma, à Roubaix. Cette start-up produisait en série des imprimantes 3D qui se clonaient entre elles. Ces machines se vendaient 300 euros TTC en kit et 400 euros montées. J’ai été bluffé par le concept et j’en ai acheté une, davantage par mécénat. C’est comme ça que j’ai commencé à faire mes armes sur une imprimante 3D. Quelques mois plus tard, 3D FT-Lab a vu le jour.

 

Qu’est-ce qui vous différencie des autres entreprises d’impression 3D de la région ?

Aujourd’hui, avec la BigRep One, je dispose de la plus grosse imprimante 3D par dépôt de fil fondu dans la région. Je suis capable de réaliser des pièces qui font jusqu’à 1 m3. De plus, je viens d’intégrer 3D Partner, un groupement d’intérêt économique qui rassemble au total cinq entreprises. Ensemble, nous possédons les différentes technologies d’impression 3D. Du coup, sur les salons, nous avons davantage de visibilité et nous proposons ainsi tout un éventail de solutions 3D à nos clients selon le projet souhaité.

 

Qui vient vous voir ?

Je rencontre des industriels, des architectes, des designers… et des particuliers ! Je réalise par exemple des porte-étiquettes – 500 depuis le mois de mars – sur lesquels le pâtissier Frédéric Vaucamps (Aux Merveilleux) pose ses prix, j’ai travaillé sur des éléments d’outillage pour l’entreprise Caterpillar, dans le Pas-de-Calais, et d’autres pièces pour des clients que je ne peux pas citer. Je suis aussi sollicité pour des prototypes avant la fabrication de séries. Et puis il y a le particulier qui vient pour le buste de son épouse. C’est très varié en fait !

 

Quelles sont vos perspectives ?

Avec ce type de machine, j’ai envie de dire que les perspectives sont extraordinaires, car vous pouvez créer des formes d’une certaine taille impossibles à réaliser de manière traditionnelle. J’utilise un plastique biosourcé à base d’amidon de maïs, 100% biodégradable, dédié à des objets plutôt d’intérieur. Mais je travaille également avec des fils qui résistent aux UV et aux intempéries, ou qui sont tout simplement solubles dans l’eau, ce qui offre encore plus de solutions. Là, j’envisage sérieusement d’agrandir mon atelier et d’acheter une deuxième BigRep One. L’idée est de développer l’activité et, à terme, d’embaucher quelqu’un.

 

3D FT-Lab : 905, avenue des Nations-Unies, à Bailleul.

www.3dft-lab.fr

 

Légende photo : Pour calculer le coût d’une réalisation en 3D, Santo Petranto tient compte du temps nécessaire à la réalisation de l’objet, indiqué par la machine, de même que le poids du fil utilisé. «Je tourne à 20 euros de l’heure», précise-t-il.