Sandrine Leroy ouvre l’agence Tournant à l’international

Sandrine Leroy dirige depuis un peu plus de deux années, l’agence de communication Tournant, une entreprise qu’elle a reprise après une longue expérience à des postes clés, notamment en marketing et communication dans des entreprises du monde de l’analyse médicale. Rencontre.

Après 29 ans dans le domaine de l’analyse médicale, Sandrine Leroy décide de reprendre une agence de communication. Un domaine d’activité qu’elle a découvert pendant sa carrière.
Après 29 ans dans le domaine de l’analyse médicale, Sandrine Leroy décide de reprendre une agence de communication. Un domaine d’activité qu’elle a découvert pendant sa carrière.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sandrine Leroy sait ce qu’elle veut. Pharmacienne biologiste de formation, elle n’a pas choisi la facilité et la voie royale qui s’offrait à elle, pour se lancer dans une carrière dans le service commercial et marketing d’une grosse société américaine. «Évidemment, lorsque l’on fait pharmacie et une spécialisation de biologiste, tout le monde s’attend à vous voir travailler dans un laboratoire d’analyse. Ce n’était pas ma vision des choses, et la partie commerciale m’intéressait», souligne-t-elle.

Rapidement, elle trouve un poste chez Abbot. Pendant 22 ans, elle y exerce différentes responsabilités, avant d’avoir l’opportunité d’intégrer la filiale européenne d’un groupe japonais au poste clé de chef de projet automation. «Le groupe Tosoh, concurrent d’Abbott, souhaitait se lancer dans l’automation des laboratoires. J’ai été recrutée pour mettre en place cette robotisation des appareillages.» Pendant 7 ans, Sandrine Leroy occupe des postes importants, puis a l’opportunité de prendre la direction communication et marketing.

Elle découvre ainsi la communication, son objectif est d’adapter la communication et le marketing du groupe japonais en Europe. «Le moins que l’on puisse dire, c’est que la communication, ce n’est pas réellement le point fort au Japon. J’avais donc la lourde tâche de tout remettre à plat et surtout de construire quelque chose de réellement adapté aux exigences européennes.»

Là, elle prouve à nouveau sa capacité à mener à bien les missions qui lui sont confiées. Pour preuve, le site internet mondial du groupe qu’elle développe alors avec ses équipes est toujours en ligne et n’a été que très peu modifié depuis son départ. «Mon travail était reconnu par le directeur mondial de la communication. Nous nous entendions très bien, il m’a toujours soutenue et nous avons réalisé énormément de choses ensemble.»

Une autre vie

ACT'STUDIO
La chef d’entreprise souhaite apporter sa touche personnelle à l’agence Tournant. Après quelques mois, le temps de prendre ses marques, elle a dressé une feuille de route visant à développer l’entreprise vers l’international avec des clients étrangers.

Dans un monde d’hommes ambitieux, Sandrine Leroy sent néanmoins que sa place est très convoitée. Aussi se prépare-t-elle aux changements éventuels… et à un plan de secours. Quelques semaines après cette réflexion, elle quitte en effet son poste, poussée vers la sortie par un de ses anciens responsables.

Loin de s’effondrer, elle met à profit cette difficile expérience : «Mon mari est commerçant à Arras, il fait de la personnalisation d’objets et de l’impression sur tous supports. Je l’ai aidé de manière transitoire pour développer son site internet, faire un peu de communication. Je me suis alors rendu compte qu’il y avait énormément de demandes pour des agences de communication.» 

Au même moment, son expert-comptable lui indique que Jacques Tournant cherche à céder son agence, aux savoir-faire reconnus. Justement, Sandrine Leroy, qui aspire à plus d’autonomie, se voit bien chef d’entreprise : «J’ai baigné dans l’entrepreneuriat toute ma jeunesse, mon papa dirigeait une entreprise sur l’Arrageois, c’était comme un retour aux sources pour moi.»

La première rencontre avec Jacques Tournant est fructueuse. Après une année de discussions et de négociations, elle reprend l’agence de communication arrageoise et ses salariés le 10 mars 2017. «Le plus difficile dans cette reprise a été de se faire une place dans l’équipe. C’était comme une grande famille dans laquelle il fallait s’intégrer…»

Désireuse d’amener sa pierre à l’édifice, elle met en place une stratégie sur plusieurs axes. «Il aura fallu un peu plus de six mois pour que les premiers nouveaux clients – ceux que j’étais allée chercher – nous fassent confiance. Ça a été une grande satisfaction, d’autant qu’il s’agissait entre autres d’un client lillois. »

La feuille de route qu’elle s’est fixée consiste à développer une expertise pour les sociétés étrangères souhaitant communiquer en France, mais aussi pour les sociétés françaises qui veulent aller à l’étranger. Enfin, elle souhaite que l’agence Tournant devienne une référence dans le domaine de la communication interne, «sans oublier que nous devons toujours avoir un rôle de conseil en communication».

Mariée, mère de trois enfants (une fille de 27 ans et deux fils de 26 et 15 ans), la dirigeante se détend en faisant du ski, de l’escrime avec son fils ou bien encore de la natation. Sans perdre de vue ses nombreux projets pour développer l’agence Tournant…

Date marquante. «Le jour de la reprise de l’agence Tournant, le 10 mars 2017. Un saut vers l’inconnu et un nouveau challenge ; après 30 ans en tant que salariée, j’ai franchi le cap de l’entrepreneuriat. J’ai ressenti ce jour-là le soutien de mon papa, chef d’entreprise décédé il y a 33 ans.»

Femme inspirante. «Simone Weil m’impressionne : une grande dame pleine de grâce, de dignité, d’humilité et de charisme. Elle a marqué l’Histoire, fait changer les idées et les principes. Elle a toute mon admiration. Un modèle pour les femmes d’aujourd’hui.»

Lieu marquant. «L’île Maurice, une île où toutes les religions cohabitent. Nous nous y sommes mariés le 9 novembre 2016, sur la plage, sous un magnifique arc-en-ciel, présage d’un long bonheur… Je voulais prouver à mon mari que tout est possible à partir du moment où on le souhaite vraiment.»